District 9 – Neill Blomkamp

Suite à un problème technique, un vaisseau extraterrestre s’écrase sur Terre, en Afrique du Sud.

30 ans plus tard, après une intégration difficile auprès des habitants de la ville locale, les aliens sont parqués dans le district 9 et tentent tant bien que mal de survivre. Ils sont devenus un problème international.

Leur destin passe alors entre les mains d’une multinationale, le MNU, qui s’intéresse à leur formidable armement, ne fonctionnant qu’avec de l’ADN extraterrestre. Wikus, agent de terrain du MNU, en reconnaissance sur les lieux, contracte alors un mystérieux virus qui se met à modifier son ADN. Il devient l’individu le plus recherché. Repoussé, sans aide ni amis, il ne lui reste plus qu’un endroit où se cacher : le district 9.

District 9 est un film choc, tout aussi marquant de par les sujets qu’il aborde que par la manière dont il le fait.

La façon de filmer y est pour beaucoup dans le succès de ce blockbuster pas comme les autres. Une grande partie de l’histoire nous est présentée comme un documentaire télévisé : explication du sujet, interviews des individus, mise en place de l’action du MNU… Tout est fait pour renforcer la crédibilité de l’ensemble.

Et ça fonctionne : j’ai trouvé ce film extrêmement réaliste, et il s’en serait fallu de peu pour que je croie qu’il existe véritablement un camp d’extraterrestres échoués par malheur sur notre planète, à l’autre bout du monde.

District 9 s’encre également bien loin des classiques du genre. Ici, ces habitants venus d’ailleurs nous transportent à des lieux de ces envahisseurs agressifs et colonisateurs qui peuplent une immense majorité de ce type de films.

Ces aliens-là ont atterri malgré eux sur une planète qu’ils ne connaissent pas, et tentent douloureusement de se faire accepter par les autochtones que nous sommes, en attendant de pouvoir repartir. Au delà de l’aspect fictif et futuriste, cette histoire soulève en effet des problèmes et des questions très actuels. Impossible de ne pas penser aux favelas du Brésil ou aux bidonvilles qui bordent le périphérique parisien, aux camps de migrants à Calais ou ailleurs, à la vue de ce district fait de bric et de broc où des étrangers miséreux nous demandent simplement l’asile. Parce qu’ils ne sont pas comme nous, que leur planète n’est pas la notre, que leur espèce est différente, ils ne seront que difficilement acceptés, mis au banc de la société humaine, condamnés à la pauvreté par notre éternelle xénophobie.

L’attachement qui nous lie petit à petit aux personnages devient donc bien différent de ce à quoi on aurait pu s’attendre.

Passée la méfiance qu’on éprouve de prime abord pour ces extraterrestres rejetés, plus le film avance et plus on les prend en pitié. Nos semblables les humains deviennent au fur et à mesure cette espèce absurde et vaine incapable d’accepter les autres au delà de la différence. Leur cupidité, leur mépris nous apparaissent d’une façon d’autant plus flagrante, et on ne peut qu’être frappé par la comparaison entre la situation présentée et celles existantes dans presque tous les pays du monde. Les monstres ne sont pas toujours ceux auxquels on pensait.

De même, nos sentiments pour Wikus, anti-héros par excellence, évoluent. Si son statut d’humain envoyé par le MNU le rend peu sympathique de prime abord, il devient bien vite à son tour exclus et rejeté, et passe alors au statut de victime, gagnant le droit à notre considération au même titre que les habitants du district 9.

Ce film reste l’un des meilleurs films de science-fiction qu’il m’ait été donnés de découvrir, et je le revois toujours avec autant de plaisir et de frissons.

District 9

par Neill Blomkamp

avec Sharlto Copley, Jason Cope,…

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