Dernière semaine d’un reptile – Franck Ferric

derniere_semaine_reptileDans son petit appartement minable, Julius vit une existence qui ne vaut pas beaucoup mieux. Sa petite amie l’a plaqué. Son job est idiot. Sa voisine est fêlée. Son unique échappatoire est l’écriture, à laquelle il se consacre tous les jours. Ses histoires parlent de plombiers de l’espace lancés à travers les intestins de l’Univers, de clochards vampires courant après le soleil, de gamins qui préfèrent la chasse au dragon aux bancs de l’école.

À travers huit nouvelles de fantastique, de fantasy et de science fiction, toutes liées à de grands thèmes mythiques ou légendaires, « Dernière semaine d’un reptile » retrace les sept derniers jours d’un écrivain looser et solitaire, sa glissade délirante dans sa folie intime, dans la folie du monde.

Après Marches Nocturnes, Franck Ferric nous revient avec d’étranges petits contes au bord de la folie. La couverture de Bastien Lecouffe-Deharme (illustrateur pour Marches Nocturnes également) représente à la perfection l’univers étrange dans lequel vous allez pénétrer. Mélange de steampunk, de fantasy, de roman noir, on découvre plusieurs styles sur cette couverture tout comme dans les histoires de Ferric.

Dernière semaine d’un reptile est-il réellement un recueil de nouvelles ? N’est-il pas un roman d’un nouveau genre avec une forme originale et subtile qui donne une nouvelle vision de ce qu’est le fantastique ? A vous de voir…

On suit la vie décousue de Julius, écrivain en herbe, qui sombre peu à peu dans la folie. D’ailleurs, à la fin, on ne sait pas vraiment ce qu’il advient de Julius, perdu dans ses délires paranoïaques.

« Eux plutôt que moi »

Cette première nouvelle mêle habilement mythologie nordique et camps d’extermination. Certainement la nouvelle la plus dure du recueil avec une ambiance glaciale et morbide.

« Révolutions »

Nouvelle SF qui m’a rappelée avec délice l’ambiance du film Sunshine de Danny Boyle. Au final, la nouvelle la plus « joyeuse » du recueil avec quelques pointes d’humour bien placées.

« Has-been blues »

Nouvel environnement pour le vampire ; cette fois-ci SDF, mauvais chanteur de blues, paumé dans le désert. La seule nouvelle qui ne m’a pas plu. L’ensemble des textes de Ferric sont empreint de mélancolie et de tristesse, de crasse, de folie et d’étrangetés, mais celle-ci va trop loin dans le « cassage » de personnage. Je n’ai pas déceler une seule onde positive chez le protagoniste. Si on le compare à Julius, lui aussi un peu perdu et déboussolé par le monde actuel, il semble moins appréciable, moins touchant. Je ne suis pas rentrée dans l’histoire.

« Terminus »

La meilleure nouvelle ! Une réécriture intelligente du merveilleux avec un malin cluricaune dans le métro de New York. Un joli clin d’œil métaphorique à l’immigration irlandaise vers le Nouveau Monde, pour conclure ensuite sur une problématique, une peur bien actuelle, obsession américaine… La fin terrifiante vient casser l’ambiance bon-enfant mise en place dès le début. Une nouvelle merveilleuse et dérangeante.

« Dieu de Bile »

La nouvelle la moins fantastique de toute, mais à l’écriture assez parfaite. Ambiance western, ambiance Histoire américaine ; la pire, celle des Indiens qu’on ne racontera jamais assez. Une façon originale et poignante d’évoquer ce peuple à travers un obsédé de la gâchette.

« Les pas du Golem »

J’avais espéré retrouver, tout en la redoutant, une nouvelle poisseuse et perturbante comme il y en a dans Marches Nocturnes ; un plaisir coupable de voir Ferric maîtriser la violence sans en faire des tonnes. Et bien la voici ! Sorte de nouvelle horrifique avec ses infectés dans une grande métropole qui n’est pas nommée. Moi j’ai pensé à l’Inde (j’ai retrouvé quelques sensations de Mousson de Louis Bromfiel), d’autres y verront Shanghai ou Londres. Nouvelle très étrange, un peu flippante, un peu tout à la fois. Une façon violente de nous mettre face à une réalité écologique, sanitaire et humaine.

« Vieille branche »

La nouvelle la plus triste, la plus émouvante, la plus dure aussi. Celle qui touche à des souvenirs d’enfants, à des rêves d’adultes et des histoires d’Histoire. Celle aussi on l’on se dit qu’un beau roman avec ces mêmes personnages serait sans doute une belle continuation…

« La Bouteille, le barbu et le sens du monde »

Un titre de fable ou de conte classique pour une nouvelle se situant dans le genre. On peut y voir l’aboutissement de l’intrigue principale, celle de Julius. Rencontre avec Pan, le Dieu un peu fou, un peu sauvage qui sème la panique et le trouble.

Un peu comme l’auteur de cet ouvrage…

Dernière semaine d’un reptile
Franck Ferric
Couverture : Bastien Lecouffe-Deharme
Collection Brumes Etranges
Editions du Riez

8€

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