Le dernier vampire – Jeanne Faivre d’Arcier

Une série de meurtres étranges frappe les laboratoires de l’Inserm à Paris. Les victimes, de brillants hématologues et cancérologues, ont toutes été vidées de leur sang…
Le capitaine Christine Deroche est chargée de l’affaire et pense tout d’abord mener une enquête de routine, mais elle reçoit bientôt des bouquets de fleurs et des messages mystérieux qui font le lien entre son passé et celui de l’assassin. Puis ses proches disparaissent un à un et la mission tourne au cauchemar.
Commence alors, pour Christine et son équipe, un voyage dangereux et palpitant, à Paris, Bordeaux et le long de la Garonne, sur la piste d’un meurtrier à la fois victime et bourreau, inquiétant et flamboyant.

Christine, flic de la Crim’ torturée par son passé, dégoûtée par la vie, blasée par la bureaucratie qui gangrène son métier, traîne son mal-être dans un Paris sordide, déserté par l’espoir et l’enthousiasme. Cette même ville est le refuge d’une autre âme en peine, éternelle celle-là. Rencontre improbable, guidée par le hasard, affrontement inévitable entre celui qui considère les humains comme un produit de consommation et celle chargée de faire respecter la loi. L’engrenage qui les happe est mis en place avec une parfaite maîtrise, l’histoire vous prend et ne vous lâche plus. Les événements s’enchaînent avec la précision d’un métronome, si bien que l’on peut réfléchir à la suite, tenter d’enquêter, nous aussi.

Les vampires, en tant qu’organisation, sont très peu présents dans le roman (on rencontre seulement deux autres morts-vivants) et c’est tant mieux ! On savoure avec plus de force celui dont on suit les (més)aventures et, surtout, on ne se perd pas dans des détails sur leur comportement social, etc… Un plaisir !

Par moment, des flashback nous ramènent à la Révolution et, si comme moi vous n’êtes pas fan de cette époque, vous pourrez trouver certains passages trop longs, notamment ceux qui se penchent sur l’aspect politique de cette période.

Quant à la fin… Ah, la fin ! À savourer, pour sûr… L’auteur a su ménager le suspens et, à dire vrai, cela ne pouvait pas se terminer autrement, vu le caractère des protagonistes.

Ce qui nous amène aux personnages : ils sont très fouillés, faciles à adopter. Ils n’ont rien de héros sans failles, bien au contraire, ce qui les rend d’autant plus attachants. Comme il s’agit d’une enquête policière, parsemée de morts, on se surprend à avoir peur pour eux, à se dire « lequel va mourir ? ». Ils ont tous leurs qualités, leurs défauts, leurs souffrances, leurs joies, leurs petits surnoms… Bref, des gens banals confrontés à un problème qui ne l’est pas. Du coup, leurs réactions nous paraissent naturelles et j’ai trouvé que cela permettait d’installer l’histoire dans un cadre qui la servait diablement bien ! Je présume que beaucoup auront un faible pour le vampire, dont les descriptions du calvaire qu’il a vécu ne peuvent qu’inspirer la pitié, mais aussi l’admiration. Il a bien de la chance de ne pas être devenu frappa-dingue !

Bref, un roman puissant, sombre, qui peint notre époque au vitriol (trop, mais c’est voulu, je pense, afin de susciter une réflexion). Je n’aurai qu’une petite critique et elle concerne la quatrième de couverture : le synopsis ne rend absolument pas hommage au livre ! Elle aurait mérité un bien meilleur traitement.

Le dernier vampire

Jeanne Faivre d’Arcier

Couverture Anne-Claire Payet

Éditions Bragelonne

20 euros

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