La Trilogie de Wielstadt – Pierre Pevel

Pierre Pevel est depuis quelques temps l’une des stars montantes de la fantasy française. Il est d’ailleurs l’un des seuls à s’exporter outre-Atlantique avec un succès impressionnant. Tant de commentaires fabuleux sur cet auteur et je ne l’avais encore jamais lu ? C’est maintenant chose faite avec la réédition en Intégrale Pocket de sa trilogie autour de la cité de Wielstadt et surtout de son protecteur le Chevalier Kantz. J’ai donc pris entre mes mains attentives cet auguste tome et me suis penché dessus en me demandant ce qui pouvait bien en faire un tel succès. Eh bien la réponse se trouve dans ces pages comme vous allez le découvrir…

La couverture de Marko Tardito est très réussie et mêle avec succès photographie et illustration. On retrouve sur celle-ci le dragon emblématique et si capital pour Wielstadt. Avec le vernis brillant appliqué uniquement au titre on tient là une couverture convaincante et vendeuse. La quatyrième qui accompagne cette illustration est au moins aussi intéressante :

« Hiver 1620 : le Saint Empire Romain Germanique est dévoré par les premiers feux de la Guerre de Trente Ans. Après s’être acquitté d’une délicate mission pour l’Ordre des Templiers, le Chevalier Kantz revient à Wielstadt, une cité allemande protégée depuis toujours par un mystérieux dragon. Chasseur de démons initié aux arts secrets de la Kabbale, Kantz est un exorciste qui mène contre le mal une croisade solitaire et implacable. Rapière au poing, il va devoir traquer une insaisissable meute de goules qui répand la terreur dans la ville.

Voici le début des aventures du chevalier Kantz dans une Europe de l’Est alternative… »

Je dois dire que cette courte présentation a de suite attisé ma curiosité. Ancien étudiant en histoire moderne je ne pouvais pas ne pas me sentir touché de voir de l’imaginaire appliqué à la Guerre de Trente Ans et je me suis plongé dans ce roman en m’enveloppant sous la couverture douillette pour dévorer ce qui promets d’être un bijou. La préface de Jacques Baudou est intéressante et rédigée avec la verve qui est la sienne, la rendant peu dispensable lorsque l’on souhaite s’immerger pleinement dans ces romans.

Et l’on entre ensuite dans le vif du sujet avec la première aventure du Chevalier Kantz, qui obtint en 2002, Les Ombres de Wielstadt. La première chose que je dois dire c’est que la plume de Pierre Pevel a su m’emporter loin de mon quotidien dès les premières lignes de son prologue. Sublimement écrit, celui-ci mets immédiatement en place l’univers dans lequel le lecteur va évoluer. Mais en entrant dans le vif de l’histoire le lecteur prend une encore plus grande claque : toute la cohérence historique est là dans le moindre détail, pas de fausse note révélant un manque de recherche ou une inattention. La crédibilité du roman est donc renforcée et par moment je me suis demandé si je lisais un roman historique ou bien une fiction, c’est dire à quel point l’ensemble est bien ficelé. Et Les Ombres de Wielstadt porte parfaitement son nom puisque le Chevalier va plonger au cœur des plus sombres intrigues de la cité en quête d’un meurtrier et de ses goules. D’un point de vue scénaristique l’ensemble est extrêmement bien ficela de bout en bout même si je regrette que la fin m’ait donné cet arrière-goût de trop vite passé. J’ai eu la sensation que le dénouement arrivait trop vite et une centaine de pages de plus de cette passionnante enquête ne m’aurait pas dérangé. En lisant Les Ombres de Wielstadt vous comprendrez vite pourquoi il a obtenu le GPI.

Vient ensuite le second roman de la série : Les Masques de Wielstadt. Et cette fois le Chevalier Kantz va devoir contrer les velléités d’un démon, rien que ça. Et le pire dans tout cela c’est que ce combat est crédible à souhait, la victoire n’étant à aucun moment assuré mais néanmoins attendue. Le style est toujours aussi littéraire et adapté à la thématique. Le scénario m’a même paru plus abouti que sur le premier tome. Je n’ai rien trouvé à redire sur ce second opus, haut en couleur, où l’on retrouve des personnages découverts auparavant et particulièrement séduisants littérairement (Le Roi Misère entre autre, mais également les Templiers). Wielstadt a changé, trois ans après la première aventure du Chevalier, et est devenue encore plus sombre et dangereuse. La Sainte-Vehme fait encore des siennes et le Chevalier va devoir combattre en étant entouré par les ombres dans lequelles seront tapis de dangereux ennemis…

Et c’est Le Chevalier de Wielstadt qui vient conclure cette trilogie magnifique. Encore une fois le lecteur retrouve le Chevalier Kantz dans une aventure trépidante. Cette fois il va affronter le Voleur de Visages, assassin aux rituels complexes. Mais, alors qu’un an après le second tome, la Guerre de Trente Ans s’est un peu apaisée, les luttes intestines au cœur même de la cité la gangrènent et auront un impact dramatique sur l’enquête du Chevalier, voire même sur sa vie elle-même…

La Trilogie de Wielstadt est une de celles qui sauront rester à jamais dans l’esprit du lecteur. Ecrite d’une main de maître avec une maîtrise particulièrement surprenante, dotée d’un scénario (ou plutôt de trois) de haute volée, de personnages charismatique ET crédibles, elle devrait plaire à tous les lecteurs férus à la fois de fantasy et d’histoire. Mais pas seulement… Tous ceux qui aiment la fantasy à la française avec cette plume inimitable qui fait de l’ensemble un petit bijou de style seront conquis. Bref, je ne peux finalement que m’étonner que ces romans n’aient reçu que si peu de prix au vu de leur qualité.

La Trilogie de Wielstadt
Pierre Pevel
Pocket
11 €

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