Fées dans la ville – Anne Fakhouri (dir.)

ActuSf continue sa conquête de l’univers SF en proposant une nouvelle anthologie autour de la fée urbaine. Vaste thématique qui ouvre de nombreuses possibilités à des auteurs aussi divers que : Jack Vance, Marie-Lé Camille, Jeanne-A Debats, Olivier Gechter, Laurent Fétis, Tony robillard, Eric Holstein et Karim Berrouka. Le meilleur de l’imaginaire français se met donc au service des fées pour proposer un moment de lecture particulièrement satisfaisant comme nous allons le voir…

La couverture, signée Erik Scala, est très réussie, jouant sur les tons violets et les aspects urbains. On voit le visage de ce qui semble être une fée au milieu d’un paysage de ville marqué par le grillage et les colonnes métalliques. Une couverture qui met donc le lecteur dans la thématique immédiate de l’anthologie, et cela sans doute possible.

Entrons donc maintenant dans le vif du sujet. On commence avec une brève préface d’Anne Fakhouri, l’anthologiste, intitulée “Comme des papillons sur une planche de liège”. Intéressante et courte, elle invite réellement au voyage et à entrer encore plus dans l’univers des auteurs que nous allons lire.

Je ne vais pas ici faire le détail de chaque nouvelle mais simplement vous donner mes quatre coups de cœur et mon coup de gueule sur cette anthologie. Cela fera donc cinq nouvelles sur huit de détaillées vous laissant le plaisir de découvrir les autres à l’envie.

Je vais commencer par le plus plaisant, mes coups de cœur. Aussi curieux que cela puisse paraître la nouvelle de Laurent Fétis qui clôt l’anthologie est celle qui m’a le plus intrigué, le plus embarqué dans un univers surprenant, aux confins de l’imaginaire où les sources de l’auteur ne vous deviendront limpides qu’à la dernière ligne. Fée des râles, c’est son titre, comporte, outre le jeu de mots, une capacité au niveau de sa conclusion à réellement refermer une page pour le lecteur. Les éditeurs de chez ActuSF ont très bien fait de ne pas la placer à un autre endroit car je ne me serais pas vu embrayer sur une autre nouvelle après celle-ci. Un excellent choix donc…

Second coup de cœur : Le sceau d’Alphonse de Jeanne-A Debats. S’il y a bien une chose pour laquelle cette auteure est douée, c’est transformer quelque chose d’habituel en étonnant, et cela à grand coups de sa baguette magique imaginaire. C’est ainsi qu’elle va transformer Montreuil en repaire de créatures magiques au cours d’une histoire qui devrait suffisamment intriguer le lecteur pour le forcer à rester scotché à son livre. L’un des plus longs récits de cette anthologie et qui y tient une place toute particulière…

L’Histoire comme à Falloujah de Karim Berrouka est mon troisième choix. Comme à son habitude, il nous propose un texte surprenant, limite dérangeant mais avec son talent inimitable. Partant d’un constat de guerre et de dureté, il parvient à faire naître l’imaginaire et le rêve. C’est à cela que l’on peut remarquer les plus grands auteurs : ils sont capables d’ouvrir un récit d’une noirceur insondable au merveilleux. Peu en sont capables et Karim Berrouka nous démontre ici que c’est le cas.

Dernier texte que j’ai sélectionné parmi les meilleurs de cette anthologie : A la croisée d’Eric Holstein. Ce texte fait partie des plus surprenants de cette anthologie. Entre blues et technomancie, nous découvrons un être magique proposant de menus services sur un coin de route des Etats-Unis aux jeunes rêvant de devenir des stars du Blues. Mais aujourd’hui, il n’y a plus que le rap et la techno qui intéressent les jeunes… Je vous laisse découvrir la suite mais sachez que pour un auteur ayant peu de textes à son actif, Eric Holstein parvient réellement à emporter le lecteur dans son univers et à lui faire vivre son histoire jusqu’à son terme. Une excellente nouvelle à découvrir de toute urgence.

Passons maintenant au coup de gueule. La première nouvelle de cette anthologie est signée Jack Vance, auteur éminemment connu par l’ensemble de la communauté imaginaire. Magie verte est donc au sommaire de Fées des villes. Pourquoi pas ? Mais en commençant à lire, j’ai eu la désagréable surprise de découvrir un texte truffé de coquilles. Je ne suis pas forcément à même de juger la traduction d’un texte mais le nombre de fautes sur une seule nouvelle est assez effrayant et je dois avouer que cela m’a réellement surpris au vu de la qualité qu’ils proposent habituellement. Pour leur défense je dirais que je pense que cela est dû à une inversion de fichiers au moment de l’impression…

Fées des villes est donc la première anthologie que je chronique en 2010 et je dois dire que je n’ai pas été déçu. Une multitude d’univers ont été explorés, des fées ont été découvertes et leurs lieux les plus secrets explorés. Comment mieux commencer cette année qu’en prenant une fée, en la posant sur le papier et en écrivant à l’encre de vos rêves ?

Fées des villes
Anne Fakhouri (dir.)
ActuSF
10 €

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