Jonathan Strange & Mister Norell – Susanna Clarke

Ce roman a ceci de particulier qu’il est un succès planétaire pour une auteure anglo-saxonne absolument inconnue en France, et probablement dans son pays, alors que je ne lui ai rien trouvé de particulièrement transcendant.

Je m’explique. En France l’habitude de s’enfiler un bon millier de pages au format poche n’est pas encore rentré dans les mœurs et, pour l’avoir lu en entier, je dois avouer que je comprends pourquoi. Lire sans discontinuer sur un petit format une impression en pattes de mouche avec, en prime un papier à cigarette est assez épuisant. Pour une fois je louerais le principe du grand format. Mais passons maintenant au livre lui-même puisque m’entendre geindre sur les inconvénients du livre de poche n’est pas très attrayant. Ce roman est bon malgré quelques lacunes que je vais détailler maintenant…

Certains diront concernant ce livre que plus c’est long plus c’est bon… Personnellement je trouve que la personne qui résiste héroïquement aux cent premières pages doit directement réclamer la médaille du mérite. En fait je n’ais jamais vu un livre aussi lent à démarrer, avec une mise en place des personnages assez hasardeuse et laborieuse. Même Zola et Balzac conjugués ne seraient pas parvenus à faire pire.

Par contre, une fois dépassé le premier dégoût devant ces interminables descriptions, le roman prend peu à peu sens et devient sous nos yeux endormis tout à fait passionnant. Des aventures d’un M. Norell particulièrement timoré mis en compétition avec un Jonathan Strange volubile et exubérant, à la campagne d’Espagne de l’Angleterre contre Napoléon 1er, on traverse l’époque de manière particulièrement intéressante : grâce à la magie. Car loin de céder aux sirènes assez faciles des boules de feu, dragons et autres créatures et sorts, l’auteure nous décrit une magie qui se déroule presque sous le manteau, de manière feutrée. Elle influe bien entendu sur les évènements mais sans fracas qui rendraient son existence périlleuse. Car cela est bien connu l’Angleterre est la terre de la Magie et toutes les nations d’Europe rêveraient d’avoir deux magiciens à portée de la main.

Enfin bref tout cela pour dire que malgré un début particulièrement laborieux Susanna Clarke parvient à emporter le lecteur dans ses filets à faire en sorte qu’il ne puisse plus se détacher du livre. 100 pages avant l’extase ce n’est rien. Surtout en regard des 900 autres qui vous attendent. Par contre je me dois de vous prévenir : rien de flamboyant dans ce roman. L’ambiance est pesante et ralentie, les seuls éclats que l’on peut saisir sont vocaux,… Bref un roman placé sous le signe du Smog britannique qui atténue chaque son. Pour ceux qui aiment ce genre c’est un pur roman fantastique qui se voulait probablement sans prétention mais qui réussit parfaitement son pari : séduire le lecteur.

Jonathan Strange & Mister Norell
Susanna Clarke
Le Livre de Poche
10 €

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