Djeeb le chanceur – Laurent Gidon

La fantasy propose bien souvent des sagas longues de nombreux tomes et dont les histoires n’en finissent pas de s’entremêler rendant parfois l’ensemble incompréhensible. Je pense notamment à la saga du Trône de Fer de Georges R. R. Martin. Mnémos se pose aujourd’hui comme une maison experte dans la publication d’one-shots, c’est-à-dire des titres uniques n’ayant pas propension à créer une saga. Après avoir sorti le moi dernier Le Fils de Nulle part de Sean Stewart c’est au tour d’un français de s’atteler à cette tâche difficile : Laurent Gidon. Créant de toutes pièces un univers passionnant il nous entraîne sur les traces de Djeeb.

Ce héros, mais en est-ce vraiment un, va tenter la plus grande aventure de sa vie. Cette aventure risque, malheureusement pour lui, de lui coûter très cher. A la fois totalement décalé par rapport aux standards de la fantasy et complètement dans le sujet, Laurent Gidon nous propose une aventure déjantée au rythme effréné. Djeeb est à mi-chemin entre Alan Quatermain pour le côté aventurier et Mister Bean pour sa « stupidité » teintée d’innocence.

Drôle, prenant et empli de suspens, Djeeb le Chanceur est un roman rare tant il surprend le lecteur, le prend à contrepied de ce qu’il pourrait s’attendre à trouver dans ses pages. Issue d’une imagination fertile cette histoire risque néanmoins de ne pas satisfaire le lecteur de fantasy classique, à l’ancienne, où finalement le personnage n’a que peu d’importance.

Car c’est bien là la force de Laurent Gidon : faire reposer l’ensemble de son roman sur le devenir d’un personnage : Djeeb. Faisant de lui un anti-héros il prend toutefois le risque de rendre son histoire caduque. En effet les lecteurs ont plus de facilité à suivre un personnage aux qualités héroïques parfaitement identifiables plutôt qu’un Monsieur-tout-le-monde un peu gauche.

Malgré, ou d’ailleurs grâce à, ces défauts, Djeeb le Chanceur est une ode à la new-fantasy, proposant des aspects plus humanistes aux aspects purement barbares que l’on trouve chez d’autres auteurs. Les éditions Mnémos se font donc une sorte de spécialité de sortir des sentiers battus en proposant des auteurs et des concepts pouvant surprendre le lecteur.

Une seule chose ne surprendra pas ici le lecteur : la couverture, splendide, de Marc Simonetti représentant l’un des moments du début du roman. Les tons ocres donnent un rendu particulièrement réussi à cette couverture.

Les lecteurs seront donc tour à tour surpris, ravis et intrigués par ce roman qui fait figure d’OVNI sur les planètes actuelles des littératures de l’imaginaire. N’est-ce pas cela aussi le but des lectures que nous aimons : nous surprendre à chaque page ?

Djeeb le Chanceur
Laurent Gidon
Editions Mnémos
20 €

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