The Whole of the Law – Anaal Nathrakh

Anaal Nathrakh (“le souffle du serpent” en ancien irlandais) est un duo britannique qui n’est pas tout jeune. Formé au départ comme un groupe de Black Metal, il mélange savamment de nombreux éléments pour créer un style bien à eux que certains fans auraient même renommé necro Metal. Leurs sujets de prédilection sont tournés autour de l’apocalypse et il faut admettre que leur dernier album, The Whole of the Law, le retransmet bien.


L’album démarre avec The Nameless Dread, un titre d’introduction qui nous plonge dès le début dans une ambiance malsaine de film d’horreur avant le départ de la batterie et des guitares qui semblent sonner le début de l’apocalypse.Vient ensuite Depravity Favours the Bold très aggressif, mais avec des touches symphoniques notamment au début du morceau où l’on peut entendre des chœurs féminins angoissants. Hold Your Children Close and Pray est probablement un des meilleurs titres de l’album. Il démarre dans style ambiguë avec des alternances entre Metal industriel rapide et sombre et des passages clairement symphoniques mais brouillé derrière un lourd rideau de batterie. La deuxième partie du morceau laisse un peu plus de place aux riffs de guitares pour un final épique. Départ qui fait penser à un champ de bataille pour We Will Fucking Kill You. Le rythme très catchy nous donne envie de headbanger. Le titre nous offre le premier solo de guitare de l’album qui est étonnamment plutôt joyeux, mais s’arrête brutalement pour nous replonger dans l’angoisse.

Les titres …So We Can Die Happy, In Flagrante Delicto et And You Will Beg for Our Secrets sont un peu moins intéressants mais cependant très bien exécuté surtout pour And You Will Beg for Our Secrets qui revient dans un style Black Metal plus ‘trve’. Vient alors Extravaganza! qui porte bien son nom. On y (re)découve tous les talents vocaux du chanteur qui s’éclate en partant dans un chant schizophrène, alternant entre un chant clair et très aiguë et chant normal à chaque refrain donnant le sentiment d’être dans un asile pour fou dépressif. On Being a Slave continue dans la même veine avec avec un rire de psychopathe en guise d’introduction suivit par une mélodie à la guitare vraiment entraînante qui se poursuit sur tout le morceau mais qui est régulièrement coupé brutalement pour ne pas oublier que c’est l’apocalypse. Plusieurs passages techno pour The Great Spectator, une chanson bien réalisé qui nous donne l’impression d’être dans les bas-fonds d’une cité futuristique en ruine. Mais changement rapide d’univers avec Of Horror, and the Black Shawls qui nous emporte au paradis grâce à ses voix angéliques et religieuses en arrière-plans tous le longs du titre. Derrière la batterie au rythme effréné et le chant crié tout aussi rapide, on se retrouve dans une guerre ange versus démon. Vient ensuite une accalmie avec un solo de guitare qui dure jusqu’à la fin du titre nous offrant le passage le plus doux et reposant de l’album comme une éclaircie au milieu de la tempête apocalyptique.

On s’éloigne totalement du style de l’album avec le premier titre bonus Powerslave qui part soudainement dans des sonorités Heavy Metal avant de s’arrêter de manière étonnante dans un long cri de souffrance. Le tout dernier morceau: Man at C&A nous fait entendre que c’est bien la fin (de l’album et du monde) avec une annonce d’attaque nucléaire imminent tout au long du titre. Ce dernier aurait pu essayer de nous retransmettre l’angoisse du moment est malheureusement assez répétitif et un peu ennuyant.

Anaal Nathrakh n’a pas réalisé de grosses évolutions depuis l’album précédent mais continue à bien faire ce qu’il entreprend. Les diverses transgressions musicales au Black Metal sont très bien intégrés dans l’ambiance extrêmement brutale et sombre de l’album. The Whole of the Law est donc un album agréable à écouter. C’est probablement celui qui possède le plus d’éléments symphoniques, dans un style qui m’a fait penser à Septicflesh en beaucoup plus agressif.

The Whole of  the Law
Anaal Nathrak
2016

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