Petites morts – Laurent Kloetzer

Mnémos continue son travail de diffusion auprès du public d’excellents romans d’imaginaire français. Ce faisant cette maison nous propose le nouveau roman de Laurent Kloetzer, dans lequel il reprend son personnage de Jaël de Kherdan, apparu dans Mémoire Vagabonde en 1997. C’est avec Petites morts que je rentre dans l’univers de cet auteur qui a visiblement trouvé ses lecteurs au cours de ses précédentes productions. Je me suis donc laissé bercer par sa plume, vous offrant ainsi cette découverte.

La couverture d’Alain Brion joue sur les lumières entre le personnage de Jaël au premier plan, de dos, observant une galante femme blafarde, fantomatique, sur fond de forêt crépusculaire. Une belle illustration même si je ne suis pas systématiquement fan du style d’Alain Brion. Pour le coup elle représente parfaitement l’image que le lecteur se fera du prologue de ce recueil.

Libertin, bretteur, Casanova imaginaire, écrivain, menteur, tel est Jaël de Kherdan… Jeunes filles en fleur ou dames aux moeurs légères, les femmes l’aiment et l’entraînent tour à tour dans leurs jardins secrets. Éva la lunaire, Léora la solaire, la magicienne Kirsten, Mademoiselle Belle, Sara la bravache… Toutes ont succombé à son verbe et à son charme. Mais quand la fête tourne au cauchemar, quand l’amour mène aux larmes et le sexe à la souffrance, Jaël s’enfuit toujours, pour recommencer ailleurs, autre part, une nouvelle histoire. De songe en songe, le rêve et la réalité se confondent dans cette fantasie légère et élégante où jeux de miroir et de plume s’entremêlent pour un plaisir de tous les sens.

Le premier terme qui définit Jaël est donné dans la présentation de l’éditeur : Casanova. Par de nombreux points, il m’a paru semblable au personnage italien. Il est d’ailleurs fort intéressant de voir ce personnage de séducteur invétéré évoluer dans un univers de fantasy se rapprochant par certains aspects de l’Italie du XVIème siècle. Le texte Éva en est représentatif d’ailleurs.

La forme de recueil, voire de roman morcelé, m’a fait penser par certains aspects aux recueils d’Andrzej Sapkowski autour de son personnage du Sorceleur Geralt de Riv. J’y ai retrouvé l’alternance entre textes longs et intermèdes récurrents. Dans le cas de Petites morts ces textes intitulés Magicienne, donnent toute sa valeur à la couverture, et aux songes de Jaël. Cette organisation très particulière donne une saveur spéciale à ces récits pourtant assez classiques par de nombreux aspects de leur trame. Entrez dans les rêves de Jaël, d’ailleurs s’agit-il de songes ou de souvenirs ?

Ce qui reste le plus intéressant, et le plus impressionnant est le style de Laurent Kloetzer. Il l’adapte parfaitement à son récit, nous proposant un magnifique récit embelli par une plume digne des plus grands auteurs. La justesse des mots, la pertinence des tournures, tout est ciselé au millimètre pour que le lecteur se sente emporté par le récit. On sent réellement le travail exécuté par l’auteur autour de son récit et par sa directrice d’ouvrage.

Laurent Kloetzer et son personnage de Jaël de Kherdan ont réellement su m’emporter au cœur de ce roman aux multiples facettes, où les femmes sont au centre de tout, provocatrices, engageantes, timides… et pourtant toujours sublimes. La personnalité féminine et les attraits que leurs atouts ont sur Jaël sont réellement au centre du roman.

Petites morts est un bijou stylistique et scénaristique que tout lecteur devrait apprécier à sa juste valeur. Un grand moment de littérature que je ne saurais que recommander.

Petites morts
Laurent Kloetzer
Mnémos
Couverture d’Alain Brion

20,50 €

Titre :
Série :
N° du tome :
Auteur(s) :
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format :
Editeur :
Collection :
Année de parution :
Nombre de pages :
Type d'ouvrage :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *