Merfer – China Mieville

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Nouveau roman de China Mieville, publié aux éditions fleuve, qui s’adresse à un public somme toute assez jeune. Il s’agit d’un roman de fantasy qui prend sa source dans les grands classiques tels que Moby Dick.

La Merfer. Elle recouvre l’essentiel de ce monde, son réseau de rails dense, dont on ne connaît ni début, ni fin, dont nul ne sait l’origine, est la seule voie pour les hommes sur une terre devenue propriété d’un bestiaire terrible et fantastique, aux proportions démentes et à l’appétit vorace.

Parmi ces créatures, la plus formidable de toutes, la gigantesque taupe albinos : Jackie La Nargue. Et à ses trousses, le Mèdes, un train taupier mené par la capitaine Picbaie qui traque la bête telle une obsession depuis qu’elle a emporté son bras. À ses côtés, le jeune orphelin Sham découvre l’univers de la chasse, fait d’excitation et de dangers, d’aventures et de drames.

À l’image de ce train déraillé et du mystère qu’il contient, dont Sham va devenir le dépositaire inattendu. Une trouvaille énigmatique qui le conduira dans la plus folle des expéditions, jusqu’au bout de la Merfer, là où vivent les anges… (note de l’éditeur)

Le scénario de base est assez réussi avec une action menée de manière correcte, avec quelques rebondissements inattendus. Sorte de réécriture de Moby Dick, la mer est ici remplacée par une mer de fer faite de rails entremêlés sur lesquels naviguent divers véhicules et la baleine remplacée par une taupe géante couleur crème. Malheureusement l’histoire ne tient pas son pari et nous conduit à un livre non abouti et assez pauvre. A de nombreuses reprises l’action est d’une grande évidence, avec de nombreuses facilités d’écriture et de nombreux déjà vu. Il faudra s’armer de patience pour accéder à un peu plus de la moitié du roman qui devient un peu plus intéressant mais qui se termine sur une fin assez quelconque, manquant de travail. Il est dommageable de ne pas avoir d’explication sur l’univers à proprement parler, avec de très nombreuses inconnues restant en suspens, même à la fin.

La couverture est plutôt jolie bien que froide, et donne un bon aperçus de l’univers.

Le principal défaut du roman repose sur son écriture somme toute assez faible. Problème de traduction ou écriture accélérée pour rentrer dans une deadline ?  Le roman souffre de plusieurs longueurs où l’histoire se met complètement en pause pour nous expliquer des futilités entre deux moments à « suspens », histoire de donner un rythme au récit. Malheureusement cette approche est ici ratée et ne fais qu’endormir le lecteur exigeant que je suis. Malgré ses nombreux défauts, il est à noter que l’auteur nous fournit tout de même une écriture fluide, tout au long du roman en évitant de nous inonder sous des tonnes de descriptions (même si ici il y a clairement un manque) et nous fournit tout de même des dialogues de qualité. Le gros point fort du récit repose sur les interactions que vont avoir les personnages entre eux.

Certains chapitres sont assez intéressants du point vu de la réflexion et de la stylistique, apparentant la lecture du livre à un voyage sur la merfer. Dans ces chapitres, l’auteur s’adresse directement au lecteur lui montrant les enjeux principaux du roman et jouant avec lui sur les différentes voies qu’aurait et pourrait prendre le récit.

Les personnages développés par l’auteur sont pour la plupart assez simple, avec peu de recherche sur leur histoire respective mais un véritable travail sur leurs motivations. On note tout de même le personnage de Chauquette qui ravira de nombreux lecteurs. Certains personnages comme Sham ont même leur petit charme et permettront à un public jeune une très bonne identification.

Merfer est donc un roman non dénué de défaut, mais qui se laisse lire tout de même. Il s’agit d’un roman à adresser à un lectorat assez jeune, qui recherchera une petite lecture distrayante, avec un personnage masculin auquel ils pourront facilement s’identifier. Ce roman n’est pas mauvais, mais n’est clairement pas un roman de référence, il souffre sans doute d’un travail trop rapide, qui aurait demandé un peu plus de relecture et d’approfondissement de la part de l’auteur.

China Mieville
Fleuve edition
Traduction Nathalie Mege
2016

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