Le nuage d’obsidienne : le dernier recueil d’Eric McCormack

McCormackIl est des auteurs singuliers qui toute leur vie durant louvoient et rôdent à la frontière des genres sans jamais s’inscrire dans aucun, qui empruntent à mille et une thématiques sans jamais s’installer durablement dans une seule, qui donnent à première vue l’impression de partir dans de multiples directions alors qu’ils ne suivent qu’une voie et une seule : celle d’une originalité et d’une personnalité qui en font des écrivains à part entière.

Écossais installé au Canada, Eric McCormack fait indiscutablement partie de ceux-là. Traduit et publié en France chez Christian Bourgois depuis 1993, écrivant peu (cinq volumes à ce jour, un sixième sortant cet été), il reste relativement peu connu, y compris auprès des amateurs de littératures dites « de genre » auxquels il pourrait néanmoins – dans la mesure où il ne fait pas que marcher sur les brisées de ses prédecesseurs ou, comme beaucoup, refaire du déjà fait ou du déjà lu –  offrir un joli frisson de découverte

« L’Inspection des caveaux » (1993), « Motel Paradise » (1993),  « Mystérium » (1999), « Première sonnerie de trompettes contre le monstrueux régiment des femmes » (1999), L’épouse hollandaise (2005, repris en 2007, puis en 2014, chez Points), autant de volumes marqués par une tonalité propre, par une singularité qui aura laissé plus d’un  souvenir dans l’esprit de bien des lecteurs.

Plus d’un souvenir, et même parfois des souvenirs confus, intriqués, tant les récits de McCormack, d’un ouvrage à l’autre mais aussi au sein d’un même recueil, se rejoignent, se recoupent, se complètent, s’entrecroisent, encore et encore. Voyages, ethnographes, fantaisies de la mémoire et du souvenir, bouts du monde ou simple lieux perdus, meurtres, personnages marqués par des tragédies impensables – ainsi de ces fameux mineurs unijambistes qui reviennent de volume en volume – labyrinthes, digressions, nostalgies mais aussi découvertes, mises en abîme, historiettes et anecdotes : Eric McCormack compose au fil de ces livres une œuvre singulière, inventive, mémorable.

Christian Bourgois publie donc un sixième volume de McCormack intitulé « Le Nuage d’Obsidienne », que nous n’avons pas encore lu mais dont la parution nous semblait mériter d’être signalée. Ci-dessous la présentation de l’éditeur :

« C’est à La Verdad que j’ai croisé ce livre. […] Le bouquin dégageait une odeur de moisi. La dorure des caractères imprimés sur le dos s’était estompée, si bien que même de près je n’ai pu lire qu’une partie du titre : Le Nuage d’…dienne. La couverture était en cuir marron et les pages de si grande taille, d’un papier si épais, qu’elles étaient difficiles à séparer les unes des autres. Elles n’étaient pas nombreuses, une centaine peut-être, mouchetées de moisissures et d’humidité. Mais en insistant, j’ai réussi à l’ouvrir à la page de titre. […]

Duncairn !

Revoir ce nom ici, dans un autre hémisphère, c’était tellement inattendu que j’en ai eu le souffle coupé. Duncairn, petite localité des Uplands, en Ecosse, ou j’avais séjourné durant une courte période, jeune homme. Ce qui m’était arrivé là-bas avait modifié tout le cours de mon existence.

C’était un événement que je n’avais jamais été en mesure d’oublier. Ou de comprendre. »

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