Le Cycle de Fondation 1 – Fondation – Isaac Asimov

Paru pour la première fois en 1951, Fondation ouvre une pentalogie qui a été récompensée notamment de façon unique à ce jour par le Prix Hugo « de la meilleure série de SF de tous les temps ». Avec son Cycle des Robots, Fondation est une des œuvres maîtresses de celui qu’on a surnommé « le bon docteur » : Isaac Asimov. Le space opera était un genre qui avait le vent en poupe dans les années 50 et le maître a su en tirer parti avec cette série.

Nous allons d’abord suivre Gaal Dornick, un jeune mathématicien, qui se rend sur Trantor, la capitale de l’Empire. Il va y retrouver Hari Seldon qui s’illustre par ses recherches en psychohistoire. L’homme est connu dans tout l’univers, mais certains le surnomment Cassandre, car il prédit la fin de l’Empire. Quand il rencontre Seldon, Gaal ne sait pas encore qu’il va l’assister durant les deux années à venir, les deux dernières années de vie de Seldon, ni qu’il va devenir son biographe.

Mais qu’est-ce que la psychohistoire ? Nous dirons qu’il s’agit de l’application à la sociologie et à la psychologie de règles mathématiques. Au final, au travers d’une approche statistique, les savants comme Hair Seldon peuvent prédire l’avenir d’une civilisation entière. Nous verrons plus loin que ce n’est pas tout à fait cela.

Alors, quand Seldon découvre que ses calculs mènent inéluctablement à la fin de l’Empire et à l’arrivée d’un âge sombre, ce n’est pas vraiment pour plaire au pouvoir. Avant même d’avoir pu se mettre au travail, Gaal et Seldon se retrouvent devant un tribunal qui prononce à leur encontre une peine d’exil vers la planète Terminus. C’est donc sur ce petit caillou perdu dans l’espace que sera rédigée l’Encyclopedia Galactica.

Ce sont d’ailleurs des extraits de cette Encyclopedia Galactica qui débutent la plupart des chapitres de l’ouvrage. Le style, le propos, la créativité d’Isaac Asimov n’ont pas pris une ride. Le silence imposé aux lanceurs d’alerte est toujours un sujet d’actualité. Les classes dominantes préfèrent toujours faire taire ces voix, plutôt que de chercher les moyens de contourner les périls. Pourtant, ce n’est pas le propos essentiel de ce roman.

En effet, sur Terminus, se développe la fondation encyclopédique n°1. Pourquoi entrer dans de vains conflits alors que le savoir est une arme bien plus puissante que tout recours à la force ? En fait, nous allons suivre les générations qui vont se succéder et donner sa vraie dimension au projet de fondation. Alors oui, on pourrait penser que la science de Seldon est absolue. Cependant, et même si l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter pour peu qu’on omette de la prendre en compte, nous verrons que c’est surtout la ruse, le bluff et la manipulation qui sont les principales armes des héritiers de fondation.

J’ai craint un instant – un instant seulement – que le jargon scientifique ne gêne la fluidité du récit. Esquissé plus que détaillé, il est bien présent sans pour autant occulter le reste de l’histoire. L’action n’est pas délaissée pour les théories fumeuses. Les mésaventures des héros qui vont se succéder sont riches en rebondissements. Une belle caractérisation est développée et permet de suivre les pensées et les idées souvent surprenantes des protagonistes.

Mon autre crainte était d’assister, impuissant, à l’effondrement d’une civilisation contraint par un déterminisme irréductible. Mais, comme évoqués plus haut, les agissements des héros n’ont pas été sans me rappeler un de mes ouvrages favoris que je ne saurais trop vous recommander, une belle illustration du pouvoir de la sociologie : le Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois. Ce traité de sociologie a considérablement changé ma vision des relations humaines tout comme Fondation a conquis des générations de lecteurs… et continuera de le faire à l’avenir.

En effet, le Cycle de Fondation va certainement voir ses cinq volumes être réédités dans les mois à venir. Il y a quelques jours, l’annonce a été faite il y a quelques jours : Skydance Television va produire une adaptation des trois premiers volumes du cycle. Aux manettes de ce projet, on retrouve David Goyer (The Dark Knight, Constantine) et Josh Friedman (War of the Worlds, Terminator : The Sarah Connor Chronicles). Ce n’est rien de moins qu’un projet que d’aucuns estiment être de la même envergure que Star Wars. Alors, si vous ne l’avez pas encore fait, rattrapez votre retard et lisez ce monument de la SF, tout comme moi qui m’y attèle seulement.

Vous verrez que ce texte a les défauts de ses qualités. Ainsi deux points ne seraient plus traités de la même façon de nos jours. Le défaut pardonnable serait celui qui veut qu’à l’époque, on voyait dans l’atome la panacée universelle qui allait élever l’humanité. Celui sur lequel il faut être intransigeant c’est le rôle réservé aux femmes. Au mieux faire-valoir, elles se trouvent dans les rares scènes où elles apparaissent dans des positions de potiches. Je pense que la série télévisée sera obligée d’amender cela. Donc le progrès a parfois du bon…

Le Cycle de Fondation 1 – Fondation
Isaac Asimov
Couverture illustrée par Alain Brion
Traduction par Jean Rosenthal
Folio SF
2009

7,20 €

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One thought on “Le Cycle de Fondation 1 – Fondation – Isaac Asimov

  1. Merci pour l’article Chris. En effet la série est régulièrement évoquée, notamment par HBO qui aurait mandaté Jonathan Nolan. L’adaptation par Skydance Television est une rumeur – espérons d’ailleurs qu’elle le reste, j’aurais préféré que ce soit entre les mains d’HBO, ou encore Netflix / Amazon Studios qui sont à l’aise avec ces univers. Je vous invite à découvrir le test en 20 questions sur le Cycle de Fondation que j’ai réalisé sur mon blog.

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