La Marque de la Bête – Charlotte Bousquet

Dernier né de chez Mango le roman La Marque de la Bête de Charlotte Bousquet m’a mis une véritable claque… Très loin de prendre les jeunes personnes qui liront ce roman pour des êtres vivant dans un monde tout rose, elle propose un récit poignant, où elle parvient à faire sentir tout son talent d’auteure de fantasy plus adulte. La collection Royaumes Perdus a ajouté un nouveau joyau à une couronne déjà fort bien fournie avec d’excellents romans…

C’est Didier Graffet qui vient couronner de son talent la couverture de ce roman. L’angoisse que contient le texte de Charlotte Bousquet vient parfaitement se mettre en place dès que l’on regarde la couverture. On sait immédiatement que ce n’est pas n’importe quel roman jeunesse que l’on a entre les mains. La charte graphique dorée rend particulièrement avec les tons sombres de l’illustration créant un contraste très agréable…

Certains d’entre vous diront que je triche car il est vrai que j’ai une affection tout particulière pour les écrits et la personnalité littéraire de Charlotte Bousquet. Je réponds oui car effectivement ce qu’elle écrit a toujours su me captiver et j’estime qu’elle fait partie des fers de lance de l’imaginaire en France. Mais je n’ai pas pour habitude de faire des critiques de complaisance et je suis loin d’être le seul à apprécier sa plume. La Marque de la Bête est très loin de faire tâche dans sa bibliographie même si j’ai par moment eu des hésitations quand au fait de classer ce récit en jeunesse…

Revisiter le mythe de Peau d’Âne en lui offrant une composante fantasy et fantastique forte n’est pas simple. La fidélité à l’histoire originelle peut ou non être respectée selon les envies de l’auteur mais il faut que la nouvelle version sache séduire le lecteur autant que l’original. Charlotte Bousquet ne s’est donc pas attaquée à une proie facile mais elle parvient avec merveille à proposer au lecteur un récit où l’obscurité médiévale vient disputer la vedette à une angoisse, une ambiance particulièrement prenante où l’étrange tient une part capitale. Magie, sang, terreur et horreur sont des terrains sur lesquels cette auteure parvient à écrire avec talent, les transformant en limon fertile pour ses rêves à l’encre noire…

Car c’est bien là que se trouve le talent de Charlotte Bousquet : créer une ambiance suffisamment sombre ou lumineuse, selon ses besoins, qui vient tenailler le lecteur sans cesse jusqu’à ce qu’il finisse par se laisser entraîner… C’est avec plaisir que j’ai suivi Bruna dans les ombres du château de Caracal avant de me laisser aller dans les frondaisons des bois puis plus loin encore… Je ne vais pas déflorer ici l’aventure car il y a vraiment beaucoup à découvrir et à aimer dans ce roman…

La Marque de la Bête est actuellement le meilleur roman jeunesse que j’ai lu depuis longtemps. Tous les éléments sont réunis pour créer un de ces récits rares qui restent dans la mémoire même après plusieurs années. Sombre, angoissante, l’ambiance de ce livre aspire littéralement le lecteur dans son univers médiéval où la violence est monnaie courante. Si je devais donner un défaut à ce livre ce sont certaines scènes qui, bien que nécessaires, m’ont surpris dans un roman jeunesse. Mais après tout rien ne sert de prendre les lecteurs pour ce qu’ils ne sont pas et les laisser savourer l’univers d’une auteur aux multiples facettes, toutes plus séduisantes et dangereuses les unes que les autres…

La Marque de la Bête
Charlotte Bousquet
Royaumes perdus
Mango

9 €

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