La fille de l’alchimiste- Kai Meyer

Lorsque j’ai ouvert ce roman de Kai Meyer, je ne connaissais ni l’auteur ni le titre, n’en ayant jamais entendu parler. J’ai été attiré par un titre qui fut, pour moi, aguicheur, et une couverture soignée.  C’est donc sans le moindre a priori que j’ai commencé à lire. Dès les premières lignes, le style fluide m’a emporté vers les lointaines terres du nord de l’Allemagne où vont, en partie, se dérouler les aventures des protagonistes. Sombre, inquiétant et austère sont les termes qui qualifieraient le mieux le château dans lequel va devoir vivre Christopher, orphelin adopté par la riche et excentrique famille des Institoris.

Famille en elle-même curieuse : le père, Nestor Nepomuk Institoris, passe sa vie enfermé au dernier étage de son château comme en haut d’une tour de verre, à étudier l’alchimie et plus particulièrement le secret de la vie éternelle, la fameuse pierre philosophale que tant d’alchimistes ont recherché en vain. La femme du maître des lieux est tout aussi étrange, compensant l’absence continuelle de son mari par la présence d’un amant. La fille ainée, Aura, aimerait hériter de son père l’ensemble de ses connaissances et est une jeune fille de quinze printemps particulièrement intelligente. Le premier fils adoptif de la famille est quand à lui touché profondément dans sa chair par un accident qui lui causa des blessures à la fois au corps et à l’âme. La petite dernière, Sylvette est une petite merveille de fraîcheur qui va enchanter une partie du séjour de Christopher dans le sombre château Institoris.

A ces personnages hauts en couleur dépeints de manière particulièrement réaliste par cette auteure qui semble être devenue maîtresse dans l’art de la psychologie, il faut ajouter l’ennemi juré de Nestor et Gillian, être énigmatique, assassin de grand talent.

Bien entendu, l’aventure dépeinte dans ce livre ne se limite pas aux bornes de l’ancienne île aux pirates devenue le château Institoris. Le Vienne de la fin du XIXe siècle nous est également décrit avec force détails et un souci du réalisme qui est à louer car les auteurs prennent malheureusement parfois quelques libertés avec la réalité historique afin d’installer leur histoire. Tel n’est pas ici le cas et c’est heureux, car la description des égouts viennois, parmi les premiers du genre en Europe, est particulièrement bien placée et réalisée.

Peu de défauts sont donc à relever dans ce roman tant l’histoire est séduisante. Seules quelques lenteurs au début de l’histoire sont éventuellement à regretter mais elles servent par la suite l’ensemble de la fresque de Kai Meyer.

Nous avons donc affaire ici à un roman fantastique à l’état pur, bercé par ce qui semble être la culture psychologique d’un maître comme Edgar Alan Poe. Loin des combats haletants, c’est tout en finesse que l’auteure nous emmène sur la trace de la quête millénaire de la Pierre Philosophale qui doit, selon le mythe donner la vie éternelle. Mais sera-ce vraiment le cas ?

La Fille de l’alchimiste
Kai Meyer
La Livre de Poche

7,50 €

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