La Cité – Stella Gemmell

La CiteQui, dans les lecteurs de fantasy ne connaît pas, au moins de nom, David Gemmell ? Cet auteur a aidé Bragelonne a lancer le succès de la fantasy en France et c’est tout logiquement que l’éditeur a décidé de publier le premier roman en solitaire de sa veuve, Stella Gemmell. Car après avoir conclu la saga Troie de son défunt époux elle a choisi de se lancer elle-même dans l’écriture et La Cité est son premier roman solo publié en France. Mais qu’en penser de prime abord ? Ce titre ne risque-t-il pas de faire penser à une copie mal dégrossie de David Gemmell ? Réponse maintenant…

Commençons avec la couverture, qui pour le coup est un véritable bijou d’illustration. Réalisée par Stephen Mulcahey elle met en avant une cité sur un ensemble enflammé qui est vraiment du plus bel effet. De l’excellent travail sur cette couverture, qui donne réellement envie de découvrir le roman. La quatrième de couverture nous en dit un peu plus sur ce qui va se cacher derrière ce titre énigmatique :

Construite sur des milliers d’années, faite d’une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu’ancienne. Au fil des siècles, elle s’est étendue au-delà de ses remparts, menaçant sans cesse les royaumes voisins. Au coeur de la Cité réside le sanguinaire Empereur, dont le visage reste un mystère et que la mort même semble craindre : certains vont jusqu’à douter de son humanité.
Une poignée de rebelles espérant mettre fin à ce règne de terreur placent leurs espoirs en un seul homme, dont le nom sonne comme une légende : Shuskara. Celui qui fut autrefois le général favori de l’Empereur. Un homme respecté, capable de provoquer un soulèvement et d’unir la Cité. Mais aussi un criminel trahi, emprisonné et torturé avant de disparaître…

Stella Gemmell aurait pu se contenter de reprendre une recette qui marche en « copiant » la manière d’écrire de son mari ainsi que ses habitudes de trames scénaristiques. Mais ici rien de tout cela, l’auteure parvient à créer une véritable fresque en un peu moins de 600 pages. Fresque qui commence par une aventure étonnante et pourtant parfaitement maîtrisée dans les égouts de la Cité. On y découvre Bartemus et notamment la jeune Emly qui auront une importance capitale, tout comme Indaro la guerrière. Bref, ces chapitres d’introduction ne nous montrent pas la plus belle face de cette cité et cela change clairement les choses par rapport à ce qui a pu être fait auparavant par pas mal d’auteurs… Dans la boue, la puanteur et la fange, Stella Gemmell met en place ses personnages centraux, sa ville, ses intrigues avant de laisser le récit prendre son envol. Cette première partie introductive est particulièrement passionnante bien que dotée d’un rythme un peu lent.

La seconde partie est nettement plus rythmée puisque le lecteur retrouve Indaro, à peine entrevue auparavant, en plein milieu de la guerre, à la surface. Il va en apprendre plus sur la guerrière et vivre ses joies et ses peines avec elle. D’un personnage de prime abord assez antipathique, j’ai découvert une jeune femme attachante. Cette seconde partie nous propose des combats furieux plus semblables à ce que proposait le mari de l’auteure.

Par la suite, le rythme va alterner entre moments plus posés et fuite en avant des personnages au cœur des intrigues d’une cité des plus inquiétante, cernée d’ennemis et gangrenée par la trahison et l’incompétence. Le récit prend donc son envol jusqu’à un final des plus surprenants. Bref, ce roman est un pur bijou de fantasy épique.

Stylistiquement, Stella Gemmell est efficace mais néanmoins plus expansive dans ses descriptions que David. Ainsi le décor prend une allure plus précise et permet de se rendre compte du gigantisme de la Cité. Les scènes d’action sont très réussies et l’auteure m’a réellement invité à voyager par le biais de sa plume. La traduction est de bonne qualité avec très très peu d’anachronismes de langage, ce qui est agréable.

La Cité est donc une excellente découverte fantasy d’une auteure qui promet beaucoup pour l’avenir. Je ne peux qu’inviter les fans de fantasy à entrer dans cet univers qui est tout sauf une reprise maladroite de David Gemmell. Vivement son prochain roman !

La Cité
Stella Gemmell
Bragelonne

25 €

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One thought on “La Cité – Stella Gemmell

  1. Très bonne critique, qui ne manque que de références Dark Fantasy pour bien cerner la démarche de l’auteur. Cela fait du bien de lire cela après la critique à charge de mauvaise foi d’Elbalin.net.

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