Kave Fest 2018

Le 30 juin dernier se déroulait le Kave Fest, petit festival de métal prenant place à Chatou, dans le jardin de la famille Hadriche.

Dès quatorze heures, les métalleux commencent à envahir le jardin, profitant de l’ombre et des rafraîchissements proposés. Une grande scène a été installée devant la maison et je suis impatiente de découvrir ce que la journée me réserve : c’est mon premier Kave Fest.

Les réjouissances commencent à quinze heures avec Kera, un groupe de death métal progressif fondé en 2014. Alternant chant clair et chant crié, Kera offre une bonne introduction au Kave Fest, mêlant des sonorités très métal avec des passages plus doux aux rythmes moins rapides. Les spectateurs, eux, remplissent petit à petit l’espace devant la scène.

C’est Ragaraja qui prend la suite et très vite, l’ambiance est au rendez-vous. Entre rap et métal, le groupe propose un style assez agressif qui séduit tout de suite une foule nombreuse et réceptive. Le chanteur a d’ailleurs une excellente relation avec son public et lui demande de former “le plus petit wall of death du monde”, demande qui sera suivie sans difficulté. Les pogos en tous genres s’enchaîneront sur le reste du concert.

Insolvency est le troisième invité du Kave Fest. J’avoue avoir un peu moins accroché au style de ce groupe, mais cela s’explique sans doute par une certaine réticence de ma part vis à vis du metalcore. Étonnamment et malgré les nombreuses interactions du chanteur avec la foule, le public réagit peu. Je passe cependant un bon moment.

C’est Odyssey qui prend la suite et clôt cette première partie. Ce groupe, qui se définit comme de l'”urban métal”, est porté par une chanteuse à laquelle le public se montre rapidement réceptif. Une fois encore j’accroche un peu moins au style musical, mais force est de reconnaître que la chanteuse d’Odyssey assure sur scène et une fois de plus, l’ambiance est au rendez-vous : le public est de plus en plus nombreux et ne se fait pas prier pour sauter en rythme ou se lancer dans des pogos divers.

 

Les concerts ne s’enchaînant pas immédiatement les uns aux autres, j’ai le temps de profiter de l’ensemble. D’une manière générale, je trouve que l’ambiance du Kave Fest est très bon enfant, ce qui ne m’empêche pas d’être impressionnée par la qualité de ce qu’il propose (j’ai d’ailleurs eu l’occasion d’entendre l’un des musiciens reconnaître que l’organisation y était meilleure que sur des fests bien plus importants).

Question restauration, rien à redire : les prix sont faibles et le Kave Fest est même vegan friendly, puisque plusieurs des plats qu’il propose ne contiennent aucun produit animal. De petits producteurs de bière locaux ont également été invités pour proposer leurs spécialités, un peu trop amères à mon goût je dois l’avouer, mais je salue malgré tout l’initiative.

Enfin, malgré la forte chaleur (plus de trente degrés prévus ce jour-là), le jardin reste très agréablement ombragé tout au long de la journée, ce qui m’a d’autant mieux permis de profiter des concerts.

Nemost introduit la deuxième partie de ce Kave Fest. Ce groupe de french melodic progressive death metal met le feu au jardin en quelques morceaux à peine. J’accroche tout de suite à leur style, qui mêle une fois de plus chant clair et chant crié sur des accompagnements rapides et très mélodiques. Le public est au rendez-vous et l’ambiance excellente : les slams et les pogos s’enchaînent tout au long du set. Bref, Nemost est pour moi une vraie découverte.

C’est Princesses Leya qui prend le relais, un groupe qui se veut un hommage à “toutes les princesses mortes”, porté par l’humoriste Dedo. Princesse Leya a été pour moi l’OVNI du Kave Fest : mélangeant humour et reprises de variété façon métal, l’ensemble est plutôt détonnant. Entre rires et chansons mouvementées sur lesquelles tout le monde saute, l’ambiance est festive et je passe un très bon moment.

Un drone survolera le set et le reste du festival, pour la plus grande joie des spectateurs qui interagiront avec lui tout au long du concert, avec l’espoir d’être sur la vidéo. Si j’ai trouvé l’objet un peu bruyant par moment, il a au moins eu le mérite de rafraîchir un peu le public façon ventilateur de par la force de ses moteurs.

Le soir tombe déjà quand Malemort fait son apparition sur scène. Plus rock que métal, le groupe, porté par un chanteur extrêmement charismatique, mettra néanmoins une ambiance de folie. Le public bouge tout autant que le rythme entraînant des morceaux. Dans la fosse, ça saute et ça bouge dans tous les sens ; les pogos et les chansons s’enchaînent et soulèvent des nuages de poussières qui ne sont pas sans rappeler d’autres festivals beaucoup plus gros. Je passe une fois de plus un très bon moment.

C’est Acyl qui clôt cet excellent Kave Fest, groupe franco-algérien qui mêle à son métal des sonorités beaucoup plus folkloriques. J’aurais du mal à être objective avec un groupe dont je suis fan depuis déjà un petit moment ; je peux cependant assurer que la foule était au rendez-vous malgré la nuit tombée. Acyl joue plusieurs de ses meilleurs morceaux, alternant un métal plus traditionnel avec des mélodies et des instruments orientaux. L’heure un peu tardive (il est plus de vingt-deux heures, le festival ayant pris plus d’une heure de retard) et cette longue journée de chaleur n’empêchent pas les spectateurs d’en profiter. La fosse est en mouvement constant et sur scène, le groupe donne son maximum. Acyl achève donc ce festival en beauté.

Je ressors du Kave Fest totalement séduite, et impressionnée par l’organisation malgré la petite taille de ce festival : loin d’être amateurs, les intervenants autant que les bénévoles sont très professionnels et nous ont proposé une journée d’une excellente qualité.

Le Kave Fest est donc pour moi une très belle découverte et j’y retournerai avec plaisir.

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