Jessica Jones – 2015 – Melissa Rosenberg

Jessica Jones est une série tirée de l’univers Marvel, et croisant les univers new-yorkais de Luke Cage, puis à terme de Daredevil et Iron Fist pour la série Defenders.

Jessica Jones est une jeune femme aggressive et déterminée, un peu paumée et franchement alcoolique, excercant le métier de détective privé. Jessica a aussi un peu des super-pouvoirs. Elle est super-puissante, saute super-haut, mais n’en tire ni gloire ni plaisir.

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Elle essaie d’oublier les traumatismes violents de son passé : d’une part la mort de toute sa famille dans un accident de voiture, d’autre part, l’horrible influence excercée sur elle pendant quelques mois par l’Homme Pourpre : Killgrave, un psychopathe au pouvoir d’imposer sa volonté à tous au seul son de sa voix. Jouant avec les humains comme avec des pantins, il s’est amouraché de Jessica un beau soir par hasard. Il l’avait enlevée et utilisée, comme jouet mais aussi comme outil, la poussant à toutes sortes de délires, jusqu’à lui faire commetre un meurtre.
A présent certaine qu’il ne peut plus l’influencer, Jessica le traque pour se venger et débarasser le monde de ce monstre.

Forcément, un barman, ça ne pouvait que lui plaire.

Comme souvent dans les univers Marvel, on entame la série avec une petite appréhension : comment vont-ils arriver à nous faire un résumé du personnage, un résumé de son univers, sans que ça soit indigeste et chiant ? Je trouve que la prod s’en sort avec talent, un bon dosage de flashs-backs bien amenés (l’enfance de Jessica, etc), sans en faire trop de caisses, ce qui pour moi est déjà un excellent point, car difficile à gérer sur ce format.
A première vue, la série change pas mal des clichés des super-héros qu’on avait pris l’habitude de voir au cinéma. Moins “action” et plus “roman noir”, l’esthétique est sombre, les personnages torturés, le rythme lent. Jouant à fond sur les clichés des vieux films policiers new-yorkais, l’univers de la ville se dessine entre escaliers de secours et cheminées fumantes, entre briques rouges et ruelles étroites. Jessica est défoncée à souhait. Moi et mes références à la noix ont directement pensé à l’inspecteur Canardo, dont je vous conseille grandement les aventures, soit-dit en aparté.

On découvre avec ravissement un Killgrave aussi cynique que délirant, campé par un David Tennant visiblement réjoui d’être le méchant pour changer. Il réussit à rendre l’Homme Pourpre subtilement badant dans son rôle de pervers blasé, qui use les gens comme des Kleenex et les force à se suicider des façons les plus immondes possibles quand il s’en lasse. Un personnage qui aurait très vite pu sombrer dans le ridicule total, mais qui est ici très bien interprété.
D’ailleurs, il faut accorder à la série un casting impeccable. Les seconds rôles sont parfaitement bien choisis, et à part à la limite Patsy Walker qui est un poil relou en espèce de girl-scout toujours prête, moralisatrice et d’une bonne volonté épuisante. Mais du petit tox de l’immeuble à l’avocate aux dents longues, du flic fatigué à l’infirmière-couteau suisse, ils sont tous justes et bien amenés, attachants et jamais ridicules. Un très bon point, car j’ai horreur des séries aux personnages fadasses.

Après, il y a l’éternel débat de la fidélité aux bouquins. Bon, là, c’est pas vraiment ça, puisqu’à part l’Homme Pourpre et Luke Cage, on atomise tout le reste et on joue aux billes avec. Si ça vous fait retrousser les doigts de pied, oubliez l’intégralité des prod récentes sur le sujet.

Une seule saison, bien filmée, au scénar solide, c’est bien mieux que cinq qui se traîneraient en longueur. Plus proche de Esprits Criminels que de Avengers, à tester si vous aimez les séries noires en général. En bonne gothique à mitaines, je ne pouvais qu’aimer Jessica Jones, je vous conseille donc la série avec amour.

Création Melissa Rosenberg
Production ABC Studios, Marvel Television, Tall Girls Productions
Acteurs principaux
Krysten Ritter
David Tennant
Mike Colter
Rachael Taylor
Carrie-Anne Moss

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