Filles de Lune T1 et T2 – Elisabeth Tremblay

L’incontournable éditeur québécois des Chevaliers d’Emeraude, Mortagne Fantasy, a jeté son dévolu sur une nouvelle saga de fantasy imaginée par Elisabeth Tremblay. Je la qualifie sciemment de fantasy même si, au final, la frontière entre fantastique et fantasy est assez floue. Diverses caractéristiques peuvent correspondre au genre fantastique tandis que beaucoup d’autres relèvent à mes yeux de la fantasy. Mais vous comprendrez bien assez tôt ce parti pris et cette hésitation.

Laissez-moi  d’abord vous faire découvrir la présentation générale des Filles de Lune par l’éditeur :

« D’après une légende qui remonte à des temps immémoriaux, régnera sur la Terre des Anciens celui ou celle qui parviendra à retrouver les trônes mythiques de Darius le Sage et de son ennemi juré, le sorcier Ulphydius. Depuis plus de sept siècles, les aspirants au pouvoir sont nombreux et s’affrontent sans relâche. Toutefois, seule une Fille de Lune de la lignée maudite pourrait redresser les torts causés par ses aïeules, responsables de ces luttes sans merci que se livrent des peuples autrefois pacifiques. Mais les descendantes de cette lignée sont toutes disparues. Du moins, semble-t-il… »

C’est sur cette prophétie que se tisse toute l’histoire de Naïla, une jeune femme de vingt-cinq ans marquée par un double deuil. C’est que la vie ne l’a pas épargnée : après avoir perdu sa petite fille très malade, son mari décède lors d’un grave accident. Mais il faut continuer à vivre malgré tout : quand nous la rencontrons, elle aide sa vieille tante à rénover sa maison. C’est en rangeant le grenier que Naïla fera de drôles de découvertes sur son passé : un pendentif, un acte de naissance plus qu’étrange et une photo de famille représentant sa tante et sa mère – qui a disparu alors qu’elle n’était qu’une enfant. Suite à une longue et sérieuse discussion avec ladite tante, Naïla apprend sa véritable identité : elle est une Fille de Lune, mais pas n’importe laquelle : la dernière descendante de la lignée maudite, promise à un grand et terrible destin.

Malheureusement, si je puis dire, l’action du premier tome met vraiment du temps à se mettre en route. Naïla tergiverse et le lecteur s’impatiente de la voir franchir le pas. Il faudra attendre plus de la moitié du livre pour qu’elle se décide enfin. Et la découverte de l’autre côté nous laisse tout de même un peu frustré à cause du manque de descriptions. Peut-être est-ce dû au fait que notre héroïne n’a guère le temps de se prélasser et de visiter tranquillement ce nouveau monde : elle est la proie de beaucoup de gens et se fait attaquée à peine arrivée. Déboussolée et paniquée, elle bénéficiera (ou pâtira ?)  de l’aide d’Alexis, un jeune homme ayant à son actif de nombreux exploits et surtout un caractère de feu.

Heureusement, le deuxième tome parvient à combler ces quelques lacunes. Le duo de Naïla et d’Alexis se précise, leur relation prend de l’ampleur et la psychologie des personnages se développe et s’étoffe. Naïla devient plus sympathique et attachante tandis qu’Alexis nous paraît quelque peu antipathique et têtu. Mais ces marques de caractère, commune à ces deux personnages, ne cachent-elles pas autre chose ? Quelque chose de plus délicat, de plus fragile et de plus humain ? On peut regretter cependant quelques longueurs mais on comprendra bien vite qu’elles sont indispensables pour comprendre la trame de l’histoire et les enjeux. Beaucoup de nouveaux personnages font leur apparition – qu’ils soient bons ou mauvais ou entre les deux – si bien que le lecteur s’aperçoit de la profondeur de Filles de Lune. On veut en savoir toujours un peu plus, que l’action s’accélère car le temps est compté pour Naïla : elle doit se débarrasser d’un lourd fardeau et simultanément se rendre à la Montagne aux Sacrifices où elle recevra enfin ses pouvoirs et sera intronisée Fille de Lune. Le deuxième opus se termine sur un fait assez attendu mais néanmoins intelligent puisqu’on attend la suite avec impatience.

On découvre donc un univers identique au notre au début de Filles de Lune, l’imaginaire ne prenant la première place qu’à la fin du premier et tout le long du second tome. Voilà pourquoi je parlais d’un côté fantastique : une histoire « banale » ou en tout cas qui pourrait être vraie avec quelques détails étranges. Dès que Naïla passe la porte vers l’autre univers, nous voici plongés dans un monde totalement imaginaire où la magie est réduite à peau de chagrin (jusqu’à être oubliée par endroit). J’avoue que ce savant mélange a suscité mon intérêt et prouve l’originalité de cette série de fantasy (ou série fantastique ? finalement, il est difficile de trancher) !

Entre magie et sorcellerie, rituels et traditions, prophétie et hasard, la saga Filles de Lune s’avère passionnante. J’ai découvert un univers plus dense et plus complexe que je ne pensais de prime abord si bien que ma curiosité s’accroît au fil des tomes. Le déséquilibre entre le premier et le second est en réalité dû à une décision de l’éditeur, d’après Elisabeth elle-même, de diviser son manuscrit en deux parties. Dommage car l’œuvre perd de son intégrité mais judicieux quand on voit le nombre de signes au total. En conclusion, je compte bien suivre les aventures de Naïla et vous tenir informés de l’évolution de l’intrigue !

Vous pouvez d’ores-et-déjà vous rendre sur le site dédié où un concours est organisé : http://www.fillesdelune.com/index.php

Naïla de Brume
Filles de Lune T1
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La Montagne aux Sacrifices
Filles de Lune T2

Elisabeth Tremblay
Mortagne Fantasy
15 € le tome

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