Je vous avais dit au printemps dernier que ce Farlander était le buzz de l’année et qu’il réclamait une suite. C’est fait : Col Buchanan a écouté ses fans et Bragelonne nous livre ce deuxième opus qui au niveau qualité et intensité est d’une qualité égale au premier tome. Il n’y a pas à dire, Col Buchanan s’inscrit dans la lignée des plus grands de l’Heroic Fantasy anglo-saxonne.
Un regret et un reproche habituel quand il s’agit de Bragelonne, ils n’ont pas gardé le même traducteur sur les deux tomes et je prends des paris sur un nouveau changement lors de la parution du troisième. Cette politique reste pénible, car je trouve que, sans rien retirer au travail de Frédéric Le Berre, la manière dont Emilie Gourdet avait su rendre et respecter le style de l’auteur convenait parfaitement à l’histoire. Mais trêve de polémiques et passons aux choses sérieuses et découvrons la quatrième :
« Ash, l’assassin légendaire de l’ordre des Roshuns, traque sa dernière proie. Destination la cité de Bar-Khos, où l’ultime bataille va éclater. La sainte Matriarche de Mann, accablée par la perte de son fils, est décidée à faire tomber ces murailles qui lui résistent depuis trop longtemps. La guerre bouleverse bien des vies, du plus petit défenseur de la cité à celle de Ché lui-même, le Diplomate et assassin personnel de la Matriarche. Mais l’issue du combat dépend peut-être de la détermination d’un seul homme… »
Ce deuxième volume est tout simplement épique. Dix mois se sont passés depuis que j’ai fini de lire la première partie, et je me suis retrouvé plongé au cœur de l’action, en parfaite symbiose avec les personnages, comme si ces mois n’avaient duré que le temps de tourner une page. Quel talent de permettre au lecteur de se replonger au cœur d’une intrigue en quelques lignes. On retrouve Ash, le vieux guerrier, parti en chasse pour venger Nico, ce fils adoptif qu’il n’a pas su protéger envers et contre tous. Ché, le bourreau des Roshuns, qui continue à vivre tout en ne sachant plus à quelles idées ou quelle personne se rattacher, Bahn, ce militaire malgré lui qui va prouver sa valeur en tant qu’homme à travers les dangers de la guerre totale menée par les manniens. Sasheen, la Sainte Matriarche, souffre de la mort de son fils et plus étonnant semble se poser bien des questions sur sa place dans le monde et dans la vie.
Les amateurs de grande bataille vont être servis. Après nous avoir fait vibrer sur et sous les murs de Bar-Khos, Buchanan va nous entraîner dans une bataille telle que tout amateur de fantasy les aime.
Cette lutte des Khosiens qui vont contrer et faire reculer pendant un temps l’innombrable armée mannienne est un pur moment de bonheur. C’est plein de bruit, de fureur, de sang, de tripes. Nos héros qui sont tous partie prenante de cette lutte pour la vie (une des grandes forces de Buchanan de réussir l’exploit de réunir tous les protagonistes de son histoire en ce lieu improbable qu’est une bataille, en particulier pour les premiers rôles féminins). Creed, le valeureux général khosien, va au cours de ces combats, développer toute l’intelligence de la bataille qu’il possède et va grâce à son génie stratégique permettre à ses troupes, cinq fois moins nombreuses, de faire douter quarante mille adversaires et de les obliger à reculer.
Décidément ce deuxième volet est aussi bon que le premier et augure bien du troisième opus de cette trilogie. Pourvu que Buchanan et Bragelonne ne mettent pas encore de si long mois à nous livrer la suite et la fin des aventures de Ash, que l’auteur a su élever au même rang que Druzz la Légende, au panthéon des héros vieillissants et toujours aussi inflexible dans leur volonté permanente de vaincre toutes les difficultés.
Ce Farlander II doit à tout prix figurer dans votre bibliothèque.
Entre chien et loup
Farlander II
Col Buchanan
Traducteur : Frédéric Le Berre
Illustrateur : Miguel Coimbra
Bragelonne
24 €