DEGENESIS – EDGE

Degenesis Rebirth

Je me souviens de l’annonce faite il y a quelques années de la traduction de ce jeu faisant un carton outre Rhin. Au vu des magnifiques illustrations, une vague d’enthousiasme nous avait secoués, déferlé sur nous pauvres français et nous avait fait espérer sa venue, traduit en français par Edge, après l’avoir été en anglais.

L’attente était raisonnable et de temps en temps une petite vidéo ( visible sur le site d’Edge) venait préparer l’arrivée d’un des jeux de rôles les plus attendus par un grand nombre de mes amis Mj ou joueurs. Il nous le fallait. Il faut avouer que le produit promettait d’être magnifique.

Nous n’avons pas été déçus par Edge, il l’est (magnifique). Comme souvent. Et ils méritent nos remerciements

Le produit est magnifique, sobre, l’un des plus beaux ouvrages de jeu de rôle qu’il m’est été donné de voir. Il était disponible lors de la précommande en plusieurs versions.  Parlons de la version de base, nommée Premium, celle qui est disponible dans la plupart des bonnes boutiques.

Degenesis se présente en rayon sous la forme d’un solide coffret cartonné comprenant deux gros livres à couverture rigide, entièrement en couleurs, de 352 pages chacun. Oui, c’est un monstre de plus de 700 pages qui peut effrayer par sa densité. Car oui Degenesis c’est du lourd, du très lourd mais la qualité de la mise en page rend la lecture confortable, sans compter la qualité des illustrations qui sont toutes de même qualité, il n’y a pas de fausses notes.

Le premier livre, intitulé Primal Punk, traite de l’univers. Et là première claque, c’est beau, les illustrations s’intégrant parfaitement, c’est lisible, et c’est tant mieux, avec une alternance de petites nouvelles parfois énigmatiques, et d’informations sur cette fin du monde et sur l’apparition de l’Homo Degenesis. Oui c’est un monde déjà reconstruit, puisqu’environ 500 ans se sont passés entre la Fin de notre monde et celui dans lequel nous jouons. Les peuples sont déjà bien implantés avec surtout leurs propres cultes. Ce n’est pas pour rien que la Prophétie du Chacal ouvre le bal de Primal Punk. C’est un monde mystique et violent qui est décrit dans ce premier livre. Et je dois vous avouer qu’un léger vertige s’est emparé de moi à la lecture. Au fur et à mesure que le monde se dévoile sous nos yeux, et bien on se prends au jeu  et l’on se rends rapidement compte que tout est bien fouillé (et pas fouillis hein), mais comme cela est dense. Et c’est la deuxième claque.

Se dire que non, à la première lecture, nous, pauvres MJs, nous serons incapables de tout bien connaître sur le bout des doigts. Il faudra lire et relire, mais comme je l’ai dit, la lecture est aisée et l’index à la fin est précis. Il faut bien reconnaître que c’est toujours agréable de savoir que quand on cherche un terme, la page indiquée est correcte.
Un tour rapide de ce que vous trouverez dans Primal Punk, une carte de l’Europe dévastée sur deux pages, moi j’aime bien les cartes, La Prophétie du Chacal donc, une prophétie cryptique mais qui vous plonge de suite dans l’ambiance.

Le premier chapitre, fait le tour rapide de la fin du monde et de sa reconstruction autour des peuples et des cultes. Ensuite vient le vif du sujet, les cultures passées au crible, historiques, lieux remarquables plus ou moins décrits, nous laissant avec quelques anecdotes, quelques situations, entrevoir des pistes de scénarios pour nos futurs victimes ou joueurs, selon votre approche chers MJs. J’ai vraiment adoré, par exemple, me promener dans les Balkhans, cette région magnifiquement dévastée. Ce qui un peu être frustrant, c’est de n’avoir que des bribes d’intrigues et au final ne pas connaître les fins mots des histoires. Cela sera sûrement développé dans les suppléments qui suivront.

Quand je vous disais tantôt que le mystique a son importance, le chapitre qui est dédié aux Cultes s’étend sur environs les deux tiers du livre. Bon, le culte ici est un savant mélange de clans, d’organisations politiques et philosophiques. Si vous aimez les organisations détaillées, vous allez adorer parcourir leur hiérarchie et leurs relations avec les 12 autres cultes. On est dans le détail, sur environ 200 pages.

Suit une deuxième chronologie séparée, qui débute en 2043 (et une autre en 2073) jusqu’en 2595, l’année du présent de Degenesis. On termine par un index (bien foutu, l’ai-je déjà dit ?) et par une autre carte centrée sur le Protectorat qui, globalement se situerait en Allemagne actuelle.


Katarsys

Le second livre, KatharSys, recueille l’ensemble des règles du jeu, on y retrouve le système de jeu, à base de D6 et de nombre de succès à obtenir, la création de perso très didactique par concept, culte et peuple avec différents historiques, les règles de combats et le catalogue, la section sur le matos, puis la fameuse Zone Interdite, la partie dédiée au MJ.

Pour moi, et vous le savez, les règles sont plus une sorte de guide, pour reprendre une célèbre citation, qu’une bible sacrée. Je dois vous avouer que j’avais de légères sueurs froides en abordant le chapitre des règles et bien, c’est facile. C’est compréhensible. Le KatarSys est basé sur l’ajout d’un attribut plus une compétence, le tout formant un pool de dés à six faces à lancer. Chaque 4, 5 ou 6 obtenu sur les D6 donne un succès, et il faut un certain nombre de succès pour réussir une action. C’est peut être parce que c’est pile le même principe qu’un jeu de Pirates dans l’Espace qui sauvent l’Univers connu en buvant du Rhum ( un jeu que j’ai beaucoup maîtrisé) que j’ai pigé aussi vite. Ok, quand on fait 6, on obtient un Déclencheur et plus on en a, plus c’est chouette. C’est simple et efficace. Et c’est sur vraiment pas beaucoup de pages, genre une quinzaine.

La partie sur la création de personnage est importante mais dans l’ensemble c’est encore une fois, assez clair, sûrement en grande partie grâce aux exemples (et à un encart où on a droit à résumé de la création de personnage) cela peut vous paraître évident, mais c’est quand cela manque qu’on s’en rends compte.

C’est dans la partie dédié au MJ, que nous retrouvons les adversaires de nos personnages les monstres mais aussi les Clans, et là aussi, c’est bien détaillé et enfin: l’Homo Degenesis.

Ok. Je ne vais pas vous mentir, j’ai aimé comment c’était décrit. Toutefois, j’attendais une section « Révélation » et je la cherche toujours. Bah on fera sans (Ou bien c’est prévu dans un Livre III qui porterait le titre « Secrets », ça serait vendeur, non ?).

Un truc que j’aime bien, c’est les parties où l’on explique comment créer une partie, une aventure voir une campagne dans le jeu évoqué. On est bien d’accord que créer un scénar pour Toon, c’est pas pareil que pour Degenesis. Oui, j’exagère. D’accord aussi que ce jeu là, n’est peu être pas le plus conseillé pour débuter en tant que MJ, cela demande un peu de bouteille pour évoluer dans cet univers, parce que tout n’est pas décrit. C’est une sorte d’immense bac à sable, mais vraiment grand, où le Mj aura beaucoup de travail à faire.

Une autre chose que j’aime bien, c’est le scénario d’introduction dans les livres de base, c’est je trouve, quelque chose de nécessaire. Donc là nous avons Embargo, qui est dirigiste comme beaucoup de scénario d’introductions, et au final il donne des bases et en plus des pistes pour de futures parties, au niveau des alliés ou des ennemis, ce qui est plutôt une bonne idée. Bon point donc. Et les cartes sont, comme indiqué au début du scénario, téléchargeables sur le site de Edge.

Vous aurez peut être envie, ce que j’espère, de vous lancer dans cette merveilleuse entreprise qu’est faire découvrir Degenesis à vos amis. Ok, cela ne sera pas forcément facile mais il y a une chose importante qu’il faut que vous sachiez, vous n’êtes pas seuls.

Il y a derrière ce jeu une forte communauté autour de ce jeu. Sur Facebook, le groupe Degenesis compte plus de 1000 membres dont quelques auteurs du jeu. C’est une page internationale où l’on peut vraiment poser toute sortes de question, et où un MJ débutant dans l’univers de Degenesis ne sera pas laissé sur la touche, et un endroit où l’on peut entrapercevoir les futures sorties et d’autres nouvelles en avance. Oui, un véritable endroit de privilégiés.


En Ton Sang est la première campagne pour Degenesis, après un scénario du livre de base (Embargo) en mode assez linéaire mais adapté à une découverte en douceur. Cette campagne nous entraîne en Purgare du Nord et plus précisément à Lucatore, ville qui sera au centre des événements parce que son plus membre le plus influent vient d’être assassiné. Cet acte est le début d’une enquête mêlant de la politique, de l’action, de la négociation mais toujours avec en arrière plan la situation politique de plus en plus explosive de la région superbement décrite. Il faut bien avouer que pour pouvoir évoluer dans cette région, il faut bien la connaître ainsi que ses pnjs, les différentes factions, ses cultes notamment les Anabaptistes et la ville de Lucatore décrite dans les détails.

C’est une belle campagne d’une centaine de pages en couleurs que l’on nous offre. Comme toujours pour la gamme, une belle couverture cartonnée, plus colorée que les deux livres de bases, ce qui n’est pas difficile, au vu de la sobriété des dits ouvrages, de la grande qualité en somme. Merci Edge de nous offrir des ouvrages de qualité comme ceux là. Et en Ton Nom reste une belle découverte. Même si elle va devoir être décortiquée par le Mj parce que non, ce n’est pas du clé en main, va falloir bosser dessus et elle ne pourra pas être faite telle quelle  à la suite d’Embargo, ce qui est un peu dommage.

“Se sacrifier corps et âme”, c’est ce qui est marqué sur l’écran disponible en VF. Enfin quand je dis écran, je parle d’un vrai paravent en dur, sur 4 volets A4. A titre personnel, j’aime beaucoup quand un écran est une belle scène englobant tout l’écran (avec le mon d’indication sur le jeu, ou en tout petit). A la rigueur, dans le cas de Degenesis, j’aurais accepté une version épurée, à l’image de la version Premium, c’est-à-dire blanc avec le nom du jeu dans la même police que les livres. A la limite. Là, nous avons du brouillard sombre sur deux panneaux, du sombre avec le nom du jeu, et une illustration certes jolie, mais bien seule du Préserviste spitalier, Falberg. C’est très dommage. Mais bon.

Heureusement que la carte du monde en l’an 2595, présentant les principaux lieux de vie recensés, imprimée sur papier glacé ( je vous ai déjà dit que j’aimais les cartes ?) est magnifique et de belle taille ( A1 tout de même)

A savoir également qu’un nouveau supplément est en cours de traduction, il s’agit d’un gros scénario de plus de 200 pages se passant en Franka, du côté de Toulon et nommé The Killing Game, un Atlas est en cours d’élaboration par des passionnés (du groupe FaceBook d’ailleurs) et un nouveau supplément (Black Atlantic) est en cours de rédaction chez nos amis de SixMoreVodka, l’éditeur originel de Degenesis.

Merci SixMoreVodka,

Merci Edge.

Degenesis Rebirth Premium : 99€

Degenesis : En ton sang: 29.90€

Degenesis : L’écran du Maitre du Jeu : 19.95€

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