Abraham Lincoln : chasseur de vampires

De prime abord, ne serait-ce que de par le titre, on peut être sceptique… Mais une fois la bande annonce vue et éventuellement le livre éponyme lu, on se dit que ce serait un film à voir.

1818, au cœur profond de l’Indiana, Abraham Lincoln a neuf ans lorsqu’il s’oppose avec virulence à Jack Barts, un négrier. Il voit son ami Will et ses parents être enchaînés et vendus alors qu’ils sont nés libres bien que noirs de peau. Sa réaction irrite Barts à tel point que le père d’Abraham perd son travail. Pire encore, la nuit suivante, Barts attaque sa mère chez eux, dans son sommeil. Tout ce que voit le garçon ce sont les yeux noirs du négrier et ses dents se planter dans le poignet maternel. Dès le lendemain, Abraham comprend que sa mère est atteinte d’un mal inconnu qui la laisse sans vie en peu de temps. En dépit d’une promesse faite à son père, le garçon jure de se venger. Les années passent et Abraham est devenu un gaillard tout en hauteur et muscles. Son père mort à son tour, il a les mains libres. Il se rend chez Barts et lui tire une balle dans la tête. Néanmoins, la cible se relève sans peine et contre-attaque. La force de Barts est telle qu’Abraham ne doit la vie qu’à la prompte intervention d’un inconnu. Blessé, le jeune vengeur perd connaissance et s’éveille plus tard chez son sauveur. Henry Sturges lui apprend alors de la vérité : Jack Barts n’est autre qu’un vampire, un parmi des centaines d’autres. Il dit comprendre la rage d’Abraham et accepte de le former à la chasse au vampire en échange d’une conviction : que ce ne soit pas uniquement la vengeance qui le motive mais le désir de protéger autrui. Une vie nocturne bien étrange commence alors pour celui qui sera le 16e président des Etats-Unis, celle d’un chasseur que ses ennemis rattraperont un jour au sommet de l’Etat lors de la violente guerre de Sécession.

Disons tout de suite que c’est d’abord un film « fun » à voir pour le plaisir de ne pas perdre son temps sans pour autant y mettre trop d’énergie intellectuelle. Et vous savez sans nul doute combien c’est salutaire ! Pour celles et ceux qui n’auront pas lu le livre dont est tiré le film, ce sera une ballade au cœur d’une facette mystique de l’histoire, d’autant plus qu’elle est grandement inventée. Néanmoins, comme dans le livre, des éléments réels de la biographie d’Abraham Lincoln sont distillés tout au long du scénario et rendent l’ensemble probant. Je passe sur les remaniements effectués par l’auteur du livre, Seth Grahame-Smith, lors de l’écriture du script. Certes, on y perd en matière première de la vie réelle, donc en cohérence et en compréhension d’un personnage phare et de ses complices. Mais force est de constater que le film ne pouvait durer 2h30… ou plus.

Ce manque est contre-balancé par une photographie soignée, des chorégraphies de combats très stylisées et agréables à voir sans oublier les clins d’œil historiques dans les décors et les reconstitutions de batailles sur le front de Gettysburg. « Abraham Lincoln : chasseur de vampire » vogue entre la fantaisie obligée de par son héros et un désir maladroit d’en faire quelque chose de sérieux.

Le spectateur ne s’attend pas à du sérieux ou alors c’est parce qu’il ne s’est pas informé du tout avant d’acheter sa place et le petit quelque chose qui déçoit est là, entre l’aspect dramatique trop poussé et son évidente inutilité. Seth Graham-Smith a ainsi tenté de rester fidèle à son livre tout en se pliant aux attentes du réalisateur Timur Bekmambetov. Mais l’influence talentueuse d’un Tim Burton producteur n’a pas su l’éviter : l’action passe avant le contenu, ce qui trace une frontière trop aisée à ressentir pour le spectateur.
Malgré tout, on se plait à visionner cette aventure imaginaire d’un personnage légendaire, les vampires, ça séduit toujours. Plus encore lorsqu’ils sont présentés avec des yeux de nuit, des gueules béantes, pleines de dents effilées, des attitudes félines de chasseurs traqués et dirigées par Rufus Sewell.

La brochette d’acteurs sert le film tout du long, que ce soit Benjamin Walker qui s’en sort bien sur le rôle principal, Dominic Cooper (Henry), Anthony Mackie (Will adulte), Marton Csokas (Barts) ou encore Jimmi Simpson (Speed) et donc Rufus Sewell (Adam)… Pas facile de faire un film « pop corn » de nos jours sans noms connus et chers en tête d’affiche.

Mais Timur Bekmambetov a réussi ce pari. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a de l’ambiance, de la bagarre bien rythmée et que même si la fin vire à l’excès, on passe un bon moment.

Je ne saurais tout de même trop conseiller de lire le livre !

 

Abraham Lincoln : chasseur de vampires bande annonce VO

Abraham Lincoln : chasseur de vampire bande annonce 2 VO

Abraham Lincoln : chasseur de vampires
Timur Bekmambetov pour 20th Century Fox
Sortie en salle France : 8 août 2012

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