Aujourd’hui, on se retrouve pour parler des chroniques du Radch, un roman de science-fiction écrit par Ann Leckie et paru chez J’ai Lu.
Rien ne peut arrêter l’expansion de l’empire radchaaï. Chaque annexion fournit des armées supplémentaires, les ancillaires, des captifs à la conscience détruite changés en troupes de choc, des marionnettes animées par l’intelligence artificielle des vaisseaux de guerre de l’empire. L’un de ces vaisseaux, le Justice de Toren, a été détruit, victime d’un complot au plus haut niveau du pouvoir. Mais son IA est parvenue à s’échapper et à s’incarner dans le seul ancillaire rescapé du massacre. Dix-neuf ans plus tard, sa vengeance est sur le point de s’accomplir…
Ce beau petit pavé de presque 1200 pages contient une trilogie qui a été une très belle découverte. On y suit Breq, un ancillaire d’un vaisseau qui a disparu et qui donc se retrouve seul. Dans le premier tome, on alterne entre les moments de son passé et le présent afin de comprendre ce qui a amené à la destruction de son vaisseau et à son envie de vengeance. Cela permet également de voir l’évolution du personnage de Breq qui s’humanise petit à petit, surtout quand il se retrouve à devoir vivre dans un seul corps, sans le soutien de son vaisseau.
On est projeté dans ce monde sans trop d’explication, mais si cela peut paraître très dense, je trouve qu’au final l’autrice aborde des sujets clairs qui permettent de se raccrocher au récit sans comprendre forcément tous les tenants et aboutissements tout de suite : la religion, la colonisation, un monde où l’IA est présente partout. Tout cela permet de découvrir petit à petit le monde riche qu’Ann Leckie a construit pour cette trilogie.
Au fur et à mesure du récit et des tomes, on en découvre de plus en plus et l’intrigue prend de l’ampleur. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’histoire prend son temps. Même si la tension augmente, il ne s’agit pas d’un récit nerveux qui ne laisse pas le temps de souffler. La grande force de ce récit est ses personnages et leur diversité, et l’autrice leur laisse l’opportunité de se développer. On est très loin d’un roman avec des batailles spatiales toutes les deux pages !
Il est assez difficile de vous parler de la trilogie dans l’ensemble sans vous révéler des éléments de l’intrigue. Je ne peux cependant que vous conseiller de la lire si vous appréciez les space opera, les livres centrés sur les relations entre les personnages et les conflits qui se résolvent aussi par la politique. Je trouve que c’est une trilogie qui méritait amplement son intégrale, car on ne voit pas les pages défiler !
