Missions saison 2 – Ami Cohen, Henri Debeurme et Julien Lacombe

Les + :

– Une production soignée

– Des acteurs convaincants

– Un potentiel évident

 

Les – :

– L’impression de ne pas regarder une suite de la saison 1

– Une partie du scénario gloubi boulga New age

– Le sentiment que ce fameux potentiel reste non-exploité

Cinq années ont passé depuis le retour de la mission européenne sur Mars. Chacun des membres de l’équipe a essayé de reprendre une vie normale. Mais une vision commune les réunit : Jeanne n’est pas morte. Elle les appelle. Alors, le milliardaire William Meyer va organiser une nouvelle expédition pour la retrouver.

Missions saison 1 a été une bonne surprise : malgré un manque de moyens, la série se montrait efficace et intrigante. Alors, quand une deuxième fournée a été commandée, avec un budget en hausse, les planètes semblaient bien alignées. Le trio Ami Cohen, Henri Debeurme et Julien Lacombe peut-il poursuivre sur sa lancée ?

Effectivement, le budget en hausse se voit à l’écran : effets spéciaux plus présents, beaucoup de décors, des plans grand angle, des costumes convaincants, la série fait tout de suite moins fauchée, plus crédible. Cela l’aide à afficher de l’ambition, ce qui se met au diapason des thématiques qu’elle aborde.

Car on ne peut nier cette ambition en voyant, par exemple, un épisode s’ouvrir sur les trois lois de la robotique d’Isaac Asimov. Ses créateurs cherchent à respecter une tradition science-fictive et sur le papier, tout ce qui concerne par exemple Alice, la fille de Meyer, est passionnant.

Le casting tente d’élever lui aussi le niveau : toujours polyglotte (anglais, italien, français), il est équilibré entre hommes et femmes. Parmi elles, Barbara Probst et Giorgia Sinicorni sont au diapason, entre un côté mystérieux et un aspect torturé qui tranchent avec la fonction-objet des autres, particulièrement Hélène Viviès qui passe la saison les yeux écarquillés à essayer de comprendre ce qui se passe. Mathias Mlekuz se fait toujours plaisir en milliardaire ambitieux, caché derrière une bonhomie de surface. Sa relation avec Barbara Probst/Alice fait avancer l’intrigue et offre les passages les plus intéressants de cette saison 2.

Il est dommage que les autres acteurs n’aient pas grand-chose à défendre : toujours plus caricaturaux, ils errent dans la série. Toutes les qualités d’écriture de la saison 1 sont au placard, au profit de développements très français dans le style (les romances inutiles, les dilemmes familiaux). La disparition quasi totale du personnage de Komarov est très dommageable.

Résultat, on passe très peu de temps sur Mars, peut-être trois épisodes sur dix. Le début de saison passe son temps à essayer de sur-expliquer ce que nous avons loupé pendant 5 ans et le mystère autour de Jeanne est réduit à un trip survivaliste dans une jungle. Le choix de ne pas donner de réponse claire (sur la découverte des machines martiennes, sur le “passage”, sur la mutation/le pouvoir de Jeanne) lasse le spectateur. Les quelques os à ronger dans les deux derniers épisodes semblent surtout là pour nous pousser à regarder la suite. Tout le mystère sous tension de la première partie est oublié, malheureusement.

Et c’est là que j’ai ressenti une véritable frustration. On peut comprendre la volonté de citer ces aînés – manque de peau, le choix de Lost comme référence apparaît comme malvenu dans ce contexte -, de se faire plaisir tout en essayant d’en donner aussi au spectateur, c’est d’ailleurs ce que faisait la saison 1. Mais la série a perdu ses atouts et transforme vite la quête de cette équipe martienne en non-sens, car on n’a pas envie de sauver Jeanne avec eux, on peine à comprendre pourquoi ils s’y intéressent et on cherche à comprendre ce que les scénaristes esquissent sans jamais creuser au-delà d’une bouteille jetée à la mer.

Finalement, ils ont peut-être poussé le clin d’œil à Lost un peu trop loin…

CONCLUSION

Missions saison 2 est décevante, car le potentiel de la première saison n’est pas exploité. Les points forts, le potentiel et le visuel réussi de la série ne suffisent pas à masquer une errance scénaristique dommageable pour le rythme et la construction des personnages.  En espérant que la suite redresse la barre.

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