Entretien avec Phil Bozman, chanteur de Whitechapel

Cette année Whitechapel sort un nouvel album, Valley, qui sera disponible en mars prochain. Emaginarock a rencontré Phil Bozman, qui, malgré un gros rhume, des maux de têtes et un reste de jetlag, a joué le jeu de l’interview. Il nous parle de l’album, des 10 ans du groupe et bien d’autres choses.

Bonsoir Phil, merci de prendre le temps de répondre à mes questions.

Valley, le nouvel album est annoncé, ce nouvel album est différent des autres : beaucoup de voix claires, des riffs qui sont “plus sages”. Que vouliez vous transmettre à travers ce nouvel album ?

Plus d’émotions afin que les gens puissent s’identifier et avoir une connexion avec ce que j’ai écrit. Cet album parle de mon histoire et de ce que j’ai vécu dans mon enfance. C’est le message principal.
[Note : Phil a perdu ses parents très jeune et a souffert de gros problèmes d’anxiété]

Quand et pourquoi tu as décidé de travailler ta voix claire ?

Tout le monde a adoré ça sur le dernier album, et on a donc décidé d’aller plus loin et voir ce que cela donnait. Je dois avouer que crier tout le temps c’est un peu lassant à la longue. On est donc allé vers quelque chose de plus frais… On avait besoin de faire du neuf et on ne veut pas écrire le même album en boucle. On a envie de savoir ce qu’on peut faire, ce dont on est capable.

Vous avez fêté les dix ans de l’album Exil l’an dernier et aussi ceux du groupe. Qu’est ce vous retenez de ces dix années, personnellement et professionnellement ?

C’est incroyable que cela fasse déjà 10 ans. Le temps est passé tellement vite pour nous. On commence à avoir des gens qui nous disent que nous avons été leur influence, leur inspiration. D’autres personnes m’ont dit que j’avais été l’élément déclencheur qui les avait poussé à chanter. J’ai du mal à réaliser, c’est fou. On en est déjà à ce tournant.

Il y a des jeunes groupes qui avouent avoir été influencé par Whitechapel, tu as des noms ?

On a surtout des fans, des jeunes qui ont lancé un groupe. Un des gars de Shadow of Intent a aussi évoqué le sujet lors de la tournée qu’on a fait avec eux.

Vous devez quand même être super fier

Oui, c’est surréaliste

Je voulais vous demander : pourquoi avez-vous changé le logo et le style des pochettes? Il y a une raison spécifique ?

Le style d’avant était plutôt années 1980, pas comme le nouveau logo. On a changé aussi à cause de la thématique, mais on va continuer à utiliser tous les logos. On les fait évoluer en fonction de nous et ce que l’on veut transmettre. Pour les thèmes des artworks c’est pareil.

Je demande ça, car là, on a un style très épuré, sur le logo.

On est dans une démarche : ne pas juger sur l’apparence. Les personnes qui ne nous connaissent pas, vont être surpris et ne pas s’attendre à ce qu’il vont entendre. C’est ce qu’on recherche.

Vous travaillez avec quelqu’un en particulier pour les pochettes ?

Pas moi, personnellement. C’est plutôt notre guitariste, Ben Savage, qui gère cette partie. Il est très au fait dans ce domaine : il nous propose des artistes et leur travail et on a juste besoin de choisir ce qui nous convient le plus.

Pour rester dans le côté créatif, comment se passe le processus créatif dans Whitechapel ?

Ils écrivent les morceaux, tout le coté instrumental et mélodique. On en discute ensemble de ce qui sonne le mieux, et ensuite je pose les paroles, j’écris.

Pour les paroles, tu fonctionnes comment ?

Pour moi la musique est la structure, la maison, et les paroles sont les meubles, le décors. Je décide ce qui s’ajuste le mieux. Par exemple si tu mets un énorme canapé, il faut que ça convienne avec la maison et la pièce : qu’est ce que ça apporte ? Est ce qu’il est bien à sa place? Les paroles c’est ça pour moi.

Pour cet album comment ça s’est passé ?

Pour cet album j’ai fais un brainstorming. Je n’avais donc pas d’idée particulière et la thématique de mon enfance a surgi avec ce travail.

Quelles sont tes influences? Groupes, artistes, des films peut être?

J’ai des influences classiques : Metallica, White Zombie, Pantera, les groupes comme ça. Plus tard à l’adolescence, j’ai écouté plus de punk rock. Il y en a d’autres évidemment, je pourrais en citer encore beaucoup et parler des heures. Mais ceux là, ce sont mes racines, tout vient de là.

Est ce tu as des anecdotes à partager sur les tournées ? Est ce que vous avez des manies, des petits rituels ?

Tellement de choses sont arrivées mais, plus on vieillit plus on se calme. On s’éclate encore en tournée, mais nous ne sommes plus ces gamins surexcités d’avant.
L’histoire la plus dingue qui nous soit arrivée se passe au début de notre carrière, un type se fait virer d’un concert. On était dans un mauvais coin de Virginie, le type revient après le show… On avait rien avoir l’éviction du type mais deux des gars qui tournaient avec nous se sont retrouvés avec un flingue sous le nez, parce que le gars était frustré et vexé d’avoir été jeté dehors. J’ai vu la voiture avec laquelle il est parti, elle s’est passé à côté de moi, le type m’a regardé et ils sont partis. Quelqu’un a été blessé en se prenant un coup de crosse mais personne n’a pris de balle.

Tu es toujours sur la route ou en studio, comment gères-tu ta vie privée avec en même temps le groupe ?

Quand je suis à la maison, comme pour les autres, je fais mes trucs. On a chacun notre vie en dehors du groupe même si on se voit quand même en dehors du groupe. On a un meilleur équilibre maintenant qu’aux débuts : on tourne moins, donc c’est plus facile. On a plus de temps libre et on est vraiment content de ça.
Si j’étais tout le temps sur la route, je deviendrais fou, j’ai besoin de me poser à un moment.

Est ce que tu as des passions en dehors du groupe ? Sport, lecture ou autre ?

J’adore le sport : le football (US). Je suis très sportif moi même et j’aime tous les sports. Parfois je fais du golf. J’aime aussi passer des soirées avec mes amis. J’adore aussi jouer avec mes 2 chiens, j’ai un petit maltais et l’autre est plus gros, il est de races mélangées

Quel titre ou album tu recommanderai à quelqu’un qui aurait envie de découvrir Whitechapel ?

Je dirais Our Endless War. C’est sorti durant une période de transition pour nous, une transition majeure même. Je crois que cet album est surement le plus accessible comparé aux albums précédents. Les albums précédents sont un peu trop agressifs, surtout si tu n’es pas habitué à ce genre de style de musique.

Quelle est ta découverte musicale de l’année 2018 ?

L’an dernier… Shadow of Intent. Ils sont originaires de la région du Connecticut, le chanteur est vraiment talentueux et en plus, ils sont vraiment sympas. Ils ont un bel avenir devant eux, peut être même sont-ils le futur de ce style musical. C’était une chouette expérience de tourner avec eux.

En ce moment tu écoutes quoi ?

En général j’écoute plutôt du rock comme CCR. Le rock classique des années 60, 70 surtout. J’écoute Chris Stapleton, il fait de la bonne country et aussi un peu de rap et de hip hop.J’écoute pas tant de métal que ça.

Vous avez des dates de prévues en France cette année ?

Le Hellfest en juin. C’est la seule date que nous avons pour l’instant. Peut-être plus tard dans l’année, on ne sait pas encore.

Vous aimez jouer en France ? Avec tous les événements qu’il y a, ou a eu, vous pourriez être plus frileux ou prudent ?

Oui on aime jouer en France. On ne s’inquiète pas de genre de choses. Si on passe en Europe, par l’Allemagne ou d’autres pays, on passe toujours par la France. Vraiment ça ne nous fait rien.

Bon à savoir ! Merci Phil pour ton temps, reposes toi bien et à bientôt au Hellfest.

 

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