L’enfance attribuée – David Marusek

David Marusek est, au moment où j’ouvre les pages de cette novella, un auteur que je ne connais pas. Et ce fut pour moi une extraordinaire découverte ! Je ne suis pas un fanatique absolu de science-fiction, ayant souvent du mal à entrer dans les univers décrits, mais là ce fut une excellente surprise…

« Le 30 mars 2092, le ministère de la Santé et des Affaires sociales nous délivra un permis, à Eleanor et moi. Le sous-secrétaire d’État à la Population nous fit part de la nouvelle avec les félicitations officielles. Nous étions abasourdis par tant de bonne fortune. Le sous-secrétaire nous invita à contacter l’Orphelinat National. Dans un tiroir se trouvait un bébé à notre nom. Nous étions fous de joie. »
En cette fin de siècle surpeuplée, quand les traitements anti-vieillissements rendent chaque individu virtuellement immortel, avoir un enfant relève du luxe le plus extrême. Sam Harger, artiste spécialisé en design intérieur, ne s’attendait pas à tant de bonne fortune lorsqu’il rencontra l’ambitieuse Eleanor Starke. Couler le parfait amour, puis obtenir l’autorisation d’avoir un bébé… une chance inouïe pour le couple, qui ne cache pas son bonheur. Mais dans ce monde surveillé à l’extrême, dominé par l’informatique et les intelligences artificielles, est-on jamais à l’abri des bugs ?

David Marusek situe son histoire dans un futur assez lointain, où l’humain est virtuellement éternel et que donc un contrôle extrêmement strict des natalités est mis en place : aucun enfant ne naît, sauf si les parents sont sélectionnés par l’État. Nous allons suivre un pan de la vie de Sam, artiste, qui rencontre une juriste et politicienne et fait sa vie avec elle, malgré les aléas que leurs vies peut causer. Le tout pour un dénouement réellement impressionnant.

De bout en bout cette novella nous propose un univers de science-fiction cohérent, bien construit, et doté d’un protagoniste principal fort auquel le lecteur peut s’identifier sans difficultés. Moi qui ne suis pourtant pas un énorme fan de science-fiction je dois dire que j’ai été impressionné par la qualité de l’ensemble. On veut à tout moment connaître la suite, savoir ce qu’il va advenir de notre héros dans ce roman à la fois feutré, discret, et pourtant aux enjeux énormes. L’échiquier politique sera-t-il trop dangereux pour le couple ? À voir…

Le style de David Marusek est extrêmement fluide, avec de vraie qualités de traduction derrière. On ne s’ennuie pas du tout car malgré l’univers scientifiquement évolué proposé, le lecteur se retrouve sans difficulté à comprendre ce qui se passe autour des personnages grâce aux descriptions et explications de qualité.

Une nouvelle fois Le Bélial fait un excellent travail d’édition en proposant des textes courts, qui ne verraient probablement pas le jour sans eux. Les couvertures d’Aurélien Police viennent embellir le tout et en tant que lecteur cela me suffit clairement. L’enfance attribuée est un des romans qui me restera clairement en tête comme l’une des meilleures novella de SF que j’ai lue en tous cas !

L’enfance attribuée
David Marusek
Une heure lumière
Le Bélial
2019

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