La forêt des araignées tristes – Colin Heine

Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l’engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d’un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d’un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu’à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l’engrenage d’une affaire d’espionnage d’envergure internationale, sous les feux croisés d’une société secrète d’assassins, de brutes armées et d’une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu’une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau…

Roman steampunk aventurier original, La forêt des araignées tristes figure au nombre des bons romans que j’ai pus lire cette année.

J’ai adoré l’univers déployé par l’auteur, mélange de post-apocalyptique brumeux et d’un steampunk très accessible, qui saura séduire jusqu’aux novices du genre. Plongés dans un monde recouvert par un océan de vape, les protagonistes de l’histoire se retrouvent embarqués par les mystères d’une histoire qui les dépasse et partent à la découverte de ce monde invisible recouvert de fumée.

On peut y voir, subtilement, un message écologique pour lequel cette vape symboliserait une pollution humaine vouée à augmenter par le biais d’un cercle vicieux : pour se débarrasser de la brume, les sociétés créent des machines dont l’énergie produit encore plus de brume, etc.

J’ai trouvé le début de ce livre excellent. Je suis immédiatement rentrée dans le roman, dont la trame apparaît dès les premières pages : à peine le temps de commencer le chapitre 1 que Bastien nous entraîne déjà dans des aventures plus palpitantes les unes que les autres.

Le reste est à la mesure de ce commencement : peu ou pas de temps morts pour La forêt des araignées tristes, qu’il est bien difficile de lâcher une fois qu’on y a plongé le nez ! L’ensemble est très visuel, je me suis imaginé sans peine les villes aériennes, les gargouilles chevauchant les courants, la mer de nuages et cette forêt brumeuse où s’avancent des créatures aussi fascinantes que terrifiantes.

Mon intérêt pour ce roman vient aussi en grande partie des personnages masculins, extrêmement attachants. Le chercheur Bastien, doux rêveur, autant que l’intrépide aventurier Ernest montrent deux personnalités sympathiques et imparfaites, dont le côté gentleman s’accorde parfaitement à l’ambiance steampunk du livre.

Les personnages féminins en revanche sont à mon sens beaucoup trop stéréotypés (pas parce qu’ils caricaturent des femmes mais parce que leurs traits de personnalité sont trop exagérés pour qu’on y croie) ; la gouvernante Agathe est tellement bourrue qu’elle en devient désagréable, et Angela finit par devenir agaçante à force d’avoir raison sans cesse.

Quant au grand méchant du livre, un assassin avide de contrôle et de meurtre, je l’ai trouvé trop peu développé psychologiquement car trop manichéen : il est difficile pour le lecteur de s’y identifier tant il semble juste « méchant », ce que j’ai trouvé dommage.

La conclusion de l’histoire m’a également déçue, dans la mesure où je ne l’ai absolument pas comprise : la dernière page me semble totalement dénuée de sens. Si j’apprécie particulièrement les fins ouvertes ou celles qui laissent la possibilité d’interprétations multiples, je n’ai pour autant pas du tout saisi ce que l’auteur tentait de me suggérer.

La forêt des araignées triste est donc un roman que j’ai lu avec plaisir et intérêt et qui, malgré les quelques lacunes que je lui ai trouvées, mérite de trouver son public.

La forêt des araignées tristes – Colin Heine

Actu SF

Février 2019

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