Entretien avec Darkenhold – Cernunnos Pagan Fest X

Merci de prendre le temps de répondre à ces quelques questions. Pour commencer, est-ce que chacun d’entre vous pourrait se présenter ?

Aldébaran : Aldébaran, je suis le guitariste compositeur.

Cervantes : Cervantes, je suis le chanteur et c’est moi qui m’occupe des paroles.

Aboth : Aboth, moi je joue de la batterie.

Aldébaran : Il tape !

Aboth : Je tiens à préciser que je suis là depuis le début, j’ai été recruté à l’origine.

Aldébaran : Forcé…

Aboth : Forcé, sinon je me faisais… voilà quoi.

Aldébaran : On ira pas plus loin parce que…

Aboth : Oui, ça dépasse le cadre de…

Ca y est, ça commence à balancer ! 

Aleevok : Aleevok, bassiste depuis 2008. Je suis arrivé très vite. 

Aldébaran : C’est un groupe qui s’est formé vite et on a gardé le même line up, plus ou moins, depuis le début. 

Anthony : Dès le troisième concert, il y avait tout le monde. 

Aldébaran : Le groupe tel qu’il est aujourd’hui était déjà présent. 

Cervantes : Ça fait dix ans maintenant que le groupe existe, 9 ans qu’on est tous ensemble. 

Justement est-ce que vous pourriez nous parler un peu plus du groupe en lui-même, est-ce que vous vous placez dans un style particulier ? J’ai l’impression que vos influences partent beaucoup des genres de l’imaginaire. Rien que dans vos pseudos : Cervantes, Aldébaran, je ne sais pas si c’est une référence à la BD ou à la planète… 

Aboth : On est grillés les mecs !

Aldébaran : En fait, il y a plusieurs références. Le groupe s’est formé quand j’ai quitté Artefact, en 2008 à peu près. Je voulais revenir sur un black un tout petit peu plus rustique, un petit peu plus simple. Parce que Artefact c’était presque progressif, vraiment un autre son. Et avec Cervantes on se connaît depuis très longtemps, sur les bancs de la fac.

Cervantes : J’étais un des tout premiers fans d’Artefact, qui était l’un des tous premiers groupes d’Aldébaran, qui a été formé au début des années 2000. Moi au début je ne faisais pas de musique…

Aldébaran : Si, tu jouais de la batterie.

Cervantes : Oui, de la batterie… J’ai même auditionné pour Artefact, mais il valait mieux que je finisse pas comme ça ! Et j’avais rencontré Aldébaran à l’époque, qui venait de créer Artefact, et j’ai chroniqué l’une des toutes premières démos cassette d’Artefact. Puis on est restés en contact. J’étais le président de la Blizzard Dwarves Army, qui était le fan club officiel d’Artefact et du coup on était en contact régulier. Et quand le groupe s’est monté, comme on partageait la même vision du black, ça s’est fait naturellement.

Aldébaran : Voilà. Et donc ce qui nous motive, ce qui nous intéresse c’est comme tu disais tout ce qui relève de l’imaginaire, les périodes du Moyen-Age, l’histoire, la nature, les ruines, tout ce qui est un peu ancien en fait, les vieilles pierres, tous ces univers-là… La fantasy, les jeux de rôle… Et on a essayé de peindre ça en musique. Et c’est devenu, j’espère, la marque de Darkenhöld.

Est-ce qu’il y a des ouvrages en particulier qui vont ont inspirés ?

Cervantes : Oui, quelques-uns.

Aldébaran : Pas forcément des ouvrages littéraires…

Aboth : Les livres dont vous êtes le héros…

Aldébaran : Oui.

Cervantes : C’était plus cet esprit-là.

Aldébaran : Mais Les livres dont vous êtes le héros, ce sont plus des livres pour enfants. C’est vrai que ce sont des livres qui ont marqué l’imaginaire… Le délire on lance les dés, on tourne les pages, tu vois que tu tombes dans une oubliette, tu reprends le précédent numéro pour essayer de récupérer ton héros… Les heros quest aussi, les jeux de plateau… Certains jeux vidéo, un peu vintage, ç’a laissé une empreinte je pense dans l’imaginaire du groupe, même si c’est pas forcément si marqué que ça en fait.

Cervantes : C’est vrai qu’on nous attend beaucoup sur Tolkien, les grandes références du black métal atmosphérique qui s’en inspirent énormément, quand on prend les groupes de black métal il y en a un sur deux quasiment qui s’inspire de l’univers de Tolkien. Nous on ne s’est pas inscrits du tout là-dedans, on a recomposé un univers médiéval fantastique à la fois avec des inspirations de vieux jeux vidéo, de vieux jeux de rôle, des choses comme ça et à la fois de notre culture un peu régionale, locale, de ce qu’on a sur place. Nous on est du sud-est, on est de la région niçoise, on est deux niçois dans le groupe et un antibois. C’est vraiment un groupe local. Et on s’inspire beaucoup des châteaux forts, des ruines qui sont sur place, des grottes autour de chez nous, et on a mixé un petit peu les deux.

Aboth : On est du folklore local.

Aldébaran : Voilà, on s’inspire d’histoires réelles comme le castellas de Roquefort. Ce sont des ruines qui sont juste à côté de chez moi, il y a toute une histoire avec un moine qui avait pris le château et qui avait causé moult vilenies en terre de Provence. Il y a quelques histoires comme ça dont on essaye d’extraire quelques faits réels. Après bien sûr il y a tout l’enrobage métal qui va autour.

Cervantes : C’est vrai qu’après on a grandi avec des jeux vidéos comme Shadow and the Beast, Ghouls’n and Ghosts, ce sont des trucs qu’on a un peu impulsés dans notre musique. D’ailleurs sur l’un des morceaux qu’on a joués, il y a la mélodie de Ghouls’n Ghosts. Qu’on a identifiée, on l’a mise dans le livret, on est tranquilles là-dessus. Mais c’est vrai que c’est un peu cet univers médiéval fantastique. Alors pas trop niaiseux, attention. Les textes sont quand même assez sombres. Mais voilà, c’est cette inspiration Darkenhöld.

D’où vous vient justement cette passion pour tout ce qui est médiéval, et est-ce que vous pouvez nous parler un peu des deux tours qui constituent votre logo ?

Aldébaran : En ce qui concerne la passion, je ne sais pas si c’est quelque chose qu’on peut décrire, c’est quelque chose qu’on aime et qu’on aime retranscrire en musique, mais je ne sais pas s’il y a vraiment un facteur qui a déclenché ça… Je ne sais pas pour vous en tout cas.

Anthony : Il y a quand même Aleevok qui est à fond dans le délire, les combats…

Aleevok : Oui, moi je fais partie d’une association sur Marseille qui fait des combats médiévaux, de la reconstitution du quatorzième siècle. Donc de mon côté ça fait quelques années que je me renseigne pas mal dessus. Mais comme un petit peu tout c’est depuis mon enfance, ma jeunesse et mon adolescence où ma passion pour l’Histoire avec un grand H s’est développée, et toute la culture vidéo-ludique, littéraire et cinématographique qui l’accompagne, qui nous a un petit peu plus marqués que d’autres univers.

Cervantes : C’est vrai que nous on est un petit peu plus âgés, mais on a grandi avec des références culturelles identiques. On a grandi avec des choses comme Musclor et les châteaux forts, qui ont marqué les gamins de 6 ans qui regardaient ça, les chevaliers du zodiaque, des valeurs comme l’héroïsme etc… Et aussi tout simplement la culture personnelle, on s’est intéressés très tôt aux chevaliers, on s’est imprégnés de tout ça et on l’a restitué dans Darkenhöld. Avec toujours cette dimension imaginaire : on n’est pas un groupe de reconstitution médiévale, même si certains morceaux, par exemple de l’album Castellum sont précis historiquement, mais c’est pas le but de Darkenhöld, on n’est pas un groupe de reconstitution historique. Mais je pense qu’on a tous grandi un peu avec cet univers-là, ça nous parle. Sur la question du logo par exemple, c’est un logo qui a été fait par Metalex, rétrographiste…

Aldébaran : …que l’on salue s’il nous écoute…

Cervantes : …que l’on salue…

Aldébaran : … si toutefois il est toujours en vie, hein…

Cervantes : … qui a beaucoup travaillé pour nous et qui est aussi dans cet univers-là. Et le château qu’on voit sur notre logo et sur beaucoup de nos t-shirts en fait c’est le château fort de Villeneuve-Loubet.

Ah c’est un vrai château ?

Cervantes : Voilà, c’est un vrai château…

Aldébaran : Le château de la pochette Castellum, notre deuxième album, c’est vraiment une peinture à partir de ce château-là. En fait c’était le château qui était en face de l’ancien appartement de Cervantes.

Cervantes : Voilà, j’ai vécu des années à Villeneuve-Loubet, au pied de ce château qui appartient au Comte de Provence, qui est privé donc on ne peut pas le visiter, enfin seulement certaines parties. Et les deux tours auxquelles on fait référence notamment sur le premier album A passage to the towers, c’est parce que là où on a souvent pris les photos du groupe, c’est la Tour de la Madone, qui est située à environ 1 km à vol d’oiseau du château de Villeneuve-Loubet, et une légende raconte qu’il y aurait un souterrain qui les relierait et c’est ça qui a donné l’album Echos from the Stone Keeper, donc vraiment ça nous imprègne. Moi je me levais le matin, j’avais le château qui était au-dessus. C’est vrai que ç’a marqué l’identité de Darkenhöld, et les deux premiers albums sont beaucoup autour de ça.

Aldébaran : Et je pourrais juste ajouter un petit détail : souvent dans le black métal il y a des représentations de châteaux, de batailles épiques, si on prend les premiers, Abigor, Satyricon, Dimmu Borgir, les tout premiers For All Tid, ils étaient vraiment dans cette imagerie-là, et je pense que c’est quelque chose qui nous a tout de suite parlé.

Cervantes : C’est ça qu’on cherchait dans le black métal en tout cas. Moi c’est ce que je suis allé chercher dans le black métal des années 90. Ces images-là…

Aldébaran : … plus que satanisme pur. C’était plus le petit côté un peu moyenâgeux…

Cervantes : Oui, Summoning, Abigor…On n’a jamais été dans le satanisme de ces trucs-là. C’est un univers qu’on peut aborder mais ç’a jamais été une revendication idéologique dans Darkenhöld, jamais.

Aldébaran : Après je ne veux pas parler pour tout le monde dans le groupe, hein…

Il y en a peut-être qui sacrifient des poulets…

Cervantes : C’est un carnage dans les loges à chaque fois !

Votre dernier album s’intitule Memoria Sylvarum, ce qui veut dire La mémoire de la forêt…

Aldébaran : C’est ça, exactement.

Est-ce que vous pourriez nous en parler un peu plus ? Justement je trouve qu’il y a une dimension assez fantastique dans le titre, l’idée que la forêt peut avoir une mémoire… Et une des différences que j’ai vues par rapport aux autres albums c’est que tous les titres sont en français. Alors j’avoue, j’ai pas trouvé les paroles et j’arrive pas toujours à comprendre quand vous les chantez…

Aldébaran : On fait un effort portant…

Cervantes : Mais je vous en veux pas, hein !

Alors est-ce que vous pouvez nous parler de cet album et justement pourquoi ce changement en français alors qu’avant c’était plus de l’anglais ?

Cervantes : Alors le français c’est identitaire, ça va pas plus loin que ça.

Aldébaran : Allez…

Anthony : En fait Castellum c’était l’album transition où le français a commencé à apparaître dans Darkenhöld. C’était un mélange savant anglais-français. Et sur Memoria Sylvarum, l’anglais il a totalement…

Aldébaran : En fait le français on avait un peu peur, c’était un test. Pour Cervantes c’était plus facile d’écrire en français, il y avait sans doute de meilleures choses à dire, c’était un test qui a été très très bien accueilli.

Cervantes : En fait, moi j’écris depuis le début en français. Et après je traduis en anglais en galérant beaucoup. Avec un gros dictionnaire à côté, en essayant de restituer, mais il y a toujours eu des perditions dans la traduction donc c’était un peu dommage. Et le détonateur, qui a concrétisé ça, c’est qu’on avait fait une reprise de Dimmu Borgir, premier album For All Tid, et le norvégien, heu… voilà… c’était un peu compliqué… Donc on fait un a fait une traduction française de la traduction anglaise. Donc c’est vraiment un morceau qu’on s’est approprié comme ça, et on a trouvé la différence intéressante. Et après on l’a lancé sur Castellum, les réponses ont été bonnes et puis bon on y va à fond de toute façon…

Aldébaran : C’est surtout parce qu’on le sentait, plutôt que les retours. Y aurait eu tout le monde contre nous on le sortait comme ça…

Anthony : Fallait que ça sonne bien, ça sonnait bien et pour le coup c’est frenchy…

Aldébaran : Un peu patriote quoi !

Cervantes : Non mais ç’avait du sens aussi, parce que c’est vrai que dans nos paroles on parle de choses qui sont proches de chez nous, des endroits où on peut aller se promener…

Aboth : Faut dire que ç’aurait moins de sens qu’on continue en anglais. Si on fait que du local, pourquoi l’anglais ? C’est pas justifié.

Aldébaran : La prochaine étape c’est en provençal !

Aboth : Et puis c’est plus évident de chanter dans sa langue maternelle.

Cervantes : Oui c’était aussi ça, de permettre d’exprimer les idées comme je voulais. Et puis à l’oreille ça peut apporter une petite originalité pour les gens qui ne maîtrisent pas le français. Je pense que ceux qui écoutent en français comme vous dites n’entendent pas forcément même si j’essaye d’articuler. Mais ça nous permettait d’ancrer un peu plus le groupe, d’apporter plus d’originalité. On le sentait, tout simplement.  Et ç’avait d’autant plus de sens, et là je passe la parole à Aldébaran, que pour Memoria Sylvarum, on est vraiment restés concentrés autour de chez nous.

Aldébaran : Oui, c’est un peu du local sur cet album. Pour l’histoire, c’est un album qui était presque vu comme un album solo. Et ça racontait plus ou moins l’itinéraire d’un marcheur qui marche dans la forêt, qui fait des expériences. C’était un petit peu personnel, et j’ai associé ça avec des histoires un peu légendaires, et Cervantes en a fait une transcription avec ses mots à lui. Il y avait vraiment cette idée d’un album assez solo. Et au bout d’un moment, quand j’ai eu fini les compositions, Cervantes a dit « en fait ce que t’as fait là c’est du Darkenhöld, c’est pas un album solo ». Donc on s’est dit que tant qu’à faire on le sortirait sous le nom de Darkenhöld et on l’a vendu comme tel. Donc c’est une histoire assez personnelle, avec cette fois un univers sylvestre vraiment prononcé, peut-être plus que sur les précédents albums. Donc il y a pas mal d’histoires locales autour de cet album, des lieux précis qui sont autour de chez moi. Je suis dans un coin où il y a pas mal de forêt et de montagnes donc autant utiliser ces sources-là pour en faire quelque chose de personnel, et c’est devenu ce que c’est.

Donc on peut retrouver les endroits à partir de la chanson ?

Aldébaran : Exactement. Par exemple il y a un endroit, pour ceux qui visitent ce coin-là, c’est la Grotte de la chèvre d’or, qui est située à Roquefort-les-pins et qui n’est pas indiquée vraiment, il faut la trouver. C’est pas une grotte comme celle de Lascaux ou quoi que ce soit, c’est très modeste. Mais ce qui est intéressant c’est de la trouver. Parce qu’on l’a cherchée, et on l’a vraiment trouvée. Il y a de vieilles inscriptions, des tags du 19e siècle, donc c’était assez intéressant. Voilà, ce genre d’endroits qui a vraiment une signification pour nous parce que c’est assez intime, assez personnel, et on essaye de rendre ça en musique.

Est-ce que vous avez des anecdotes amusantes sur scène ou autour des tournées ?

Aleevok : Qu’on peut dire ? C’est surtout ça en fait !

Cervantes : Oui, il y en a toujours !

Anthony : Vous censurez les mecs, attention !

Aldébaran : C’est vrai qu’avec tout l’univers de Darkenhöld, le côté un peu légendaire, un peu mystique, et des fois la réalité de cinq musiciens qui roulent dans une voiture, on va dire que c’est beaucoup plus prosaïque et beaucoup moins rock’n roll quand on se retrouve dans une voiture.

Aboth : On peut pas dire qu’il y ait des anecdotes vraiment croustillantes à raconter, c’est un ensemble de choses…

Cervantes : … banales…

Aboth : 5 potes qui roulent ensemble, qui se font un road trip et puis voilà.

Aldébaran : En gros c’est ça !

Aboth : L’ambiance château fort, tout ça…

Aldébaran : Elle descend un petit peu dans le délire !

Cervantes : Sur scène on a toujours des petites anecdotes. Par exemple sur le tout premier concert de Darkenhöld qu’on a joué dans un tout petit bar, devant quoi, allez, quelques copains qui venaient au bar de métal sur Nice qu’on avait dont j’étais le DJ, donc qui sont venus nous voir comme ça, et c’est vrai qu’à l’époque j’avais tendance à déblatérer beaucoup entre les morceaux pour présenter…

Aldébaran : On a beaucoup réduit depuis !

Cervantes : Et j’ai dit quelque chose du style : « Voilà, nous allons maintenant interpréter un morceau qui nous emmène dans les tréfonds des profondeurs humaines », et il y a un crétin qui a fait : « Eh c’est l’anus ! ». Forcément, là l’effet il est un peu détruit, donc j’ai appris à fermer ma gueule entre les morceaux et à faire plus sobre. Là par exemple on joue dans un cadre qui est extraordinaire, avec une super organisation, une grande scène, le son qui est fait parfaitement. Mais on a enchaîné beaucoup de plans, notamment au début, où on faisait nous-mêmes le son, ce qui a permis à certains d’entre nous d’être très calés en son : on a un ingénieur du son quasiment.

Aleevok : C’est vrai que ça m’est déjà arrivé de faire les balances du groupe tout seul. Du coup je ne jouais pas de basse et j’étais à la console et je me suis dit bon bah voilà, pour la basse, c’est une estimation.

Cervantes : Donc il y a eu des plans parfois, même de l’hébergement, qu’on prend vraiment avec de l’humour, on se dit voilà, on est là pour se faire plaisir et on en rigole, mais c’est vrai que ç’a été dur, on s’est dit bon, il faut se battre.

Aboth : Le gros des anecdotes c’est, plutôt que ce qui se passe sur scène, quand on va dormir chez quelqu’un on se retrouve à dormir à cinq sur un clic clac et on se réveille à sept heures du mat pour boire un café rapido…

Anthony : … et enchaîner 8 heures de route…

Aboth : C’est plutôt ça qui se passe plutôt que des choses incroyables sur scène.

Aleevok : C’est de faire des parties de tétris sur un matelas deux places…

Cervantes : Par exemple nous quand on monte sur scène comme ça, quand on est arrivés, je l’ai dit à plusieurs personnes, on a vu Faun, on s’est dit ouah, c’est démentiel, on n’aura pas ça demain, et en fait quand on a regardé depuis les loges on a vu qu’il y avait le même public, on a même appris qu’il y a des gens qui ne pouvaient pas rentrer… Et pour nous c’est une récompense énorme, on se dit qu’il faut profiter de ces moments-là parce qu’on n’a pas toujours connu ça. Mais voilà ça fait dix ans qu’on est ensemble, neuf ans qu’on tourne ensemble et on s’entend bien, on est une bande de potes qui se voient aussi à l’extérieur, ç’a contribué à ce qu’on se supporte les uns les autres. Et je pense que pour nous c’est une fierté d’être dans un cadre comme ça.

En plus vous n’étiez pas au même horaire que Faun…

Aldébaran : Aussi.

Cervantes : Donc pour nous c’est une très belle surprise. Je suis vraiment très reconnaissant que les gens soient restés, il y a pas mal de gens qui sont venus, pour monter on a dû se bousculer un petit peu parce qu’il y avait des tas de gens qui venaient nous voir…

Aboth : Ca nous aurait pas choqués de jouer devant 100, 150 personnes.

Aldébaran : Ce serait pas la première fois.

Aboth : On se serait dit voilà, on fait ce qu’on peut… Là ouais, six cents personnes…

Aldébaran : C’est difficile de voir aussi sur internet les retours. Il y a quelques retours, mais c’est pas toujours réel, alors que quand on est sur scène c’est tout de suite plus tangible, on a un vrai retour direct.

Cervantes : Après des anecdotes sur scène, on en a plein. Des gens qui ont fait le son pour nous, un jour l’ingé son s’est barré et c’est moi qui pendant le concert ait dû remonter les pistes…

Aleevok : Ou le public ! C’est même un gars du public, un photographe, qui a lâché son appareil pour faire le son… en live quoi…

Cervantes : S’il nous lit c’est Éric, on l’a vu sur le dernier concert qu’on a fait la semaine dernière à Saint-Etienne, et il nous a dit : « Vous vous rappelez, je vous avais monté le son », j’ai dit « Oui oui, on te remercie, on a pu entendre grâce à toi ! ». On a plein d’anecdotes comme ça sur la route. Nous on est du sud-est donc dès qu’on se déplace en France, forcément c’est…

Aldébaran : …c’est une expédition !

Cervantes : Pour venir ici c’est neuf heures et demi de route, avec les pauses au total c’est dix heures.

Aboth : Là la récompense je crois qu’on l’a eue.

Aldébaran : Je pense que ce qu’on peut raconter en plus, même si c’est un peu en dehors du sujet, c’est que comme, je pense, dans pas mal de groupes de métal, Darkenhöld il y a un côté un peu bricolage à différents niveaux, les enregistrements, les concerts, la voiture… C’est toujours un petit peu de la débrouille quoi. Il faut trouver des solutions. Il n’y a pas un gros label derrière qui balance les biftons, « Voilà vous allez avoir un tour bus ». Non non, c’est… On va voir comment on va faire un contrôle technique avec un gars du coin, pas vraiment officiellement… Il y a toujours un peu ce côté débrouille pour se retrouver un peu, essayer de ne pas perdre énormément d’argent, et à chaque fois c’est comme ça…

Cervantes : Tout l’argent qu’on récupère sur des petits cachets ou sur des ventes de merch est immédiatement réinjecté. On va se servir de l’argent pour changer les amortisseurs de la voiture…

Aldébaran : C’est que des choses comme ça !

Cervantes : Si on faisait ça pour l’argent, faudrait arrêter ça de suite. On le fait parce qu’il y a un plaisir pour nous de jouer ensemble, de voir qu’on évolue, qu’on progresse sur scène, dans l’alchimie du groupe, et qu’on a de plus en plus de gens qui viennent nous voir, et ça c’est ce qui nous fait tenir, c’est pour ça qu’on est là.

Est-ce que vous avez des prochaines dates de tournée prévues ? 

Cervantes : Le Hellfest ! Là les deux prochaines dates pour nous c’est le Hellfest, on s’est un peu pincés quand on a vu qu’on était sur l’affiche ! On a attendu le dernier moment pour crier victoire, c’est génial. On va jouer au Forest Fest, ce qui n’est pas rien pour nous parce que déjà Forest Fest ça nous parle, et on va jouer notamment avec Seth qui va faire l’interprétation de son premier album Les blessures de l’âme, qui a marqué pas mal d’entre nous à sa sortie en 98. Et là l’actualité du groupe, on vient de sortir un t-shirt événement pour les dix ans de l’anniversaire du groupe, et on prépare quelque chose…

Aldébaran : Je pense que ce sera annoncé prochainement, on a un petit projet pour cette année… Enfin deux projets en fait. Mais ce sera annoncé en temps voulu. Tant que c’est pas officiel…

Faudra se connecter sur facebook alors ! 

Cervantes : Voilà. C’est la meilleure façon de nous suivre, on est réactifs. 

Aldébaran : Faut liker ! 

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