Jumanji: Bienvenue dans la jungle – Jake Kasdan

Casting de folie (?)

Vous avez sûrement été bercé avec le cultissime Jumanji, qui a terrifié les plus petits et fait délirer les plus grands, et présentait pour les fous de cinéma l’intérêt d’être un des derniers films avec une majorité de SFX en animatronics au lieu d’une 3d balbutiante, et donc foireuse.

Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…

L’idée d’une suite a donc, comme souvent, fait grincer les fans de la première heure comme un fauteuil à bascule sur un porche américain dans 108% des films d’horreur de ces 300 dernières années. Non au remake, ils vont nous le pourrir comme Ghostbusters, ils vont tout salir comme Sta Wars, non à l’envahisseur, résistance ! entendait-on sur les tumblr engagés dans la lutte finale contre les preps, comme dirait Enoby, gardienne de la contre-culture. Seuls les vrais savent.
Mais je m’égare.
Car moi j’aime bien The Rock, j’aime bien les films un peu concon, et parfois j’aime aussi bien rigoler sans trop réfléchir. Alors j’ai signé pour Jumanji 2.

Du coup, on attaque avec les années 90, quand un petit gars dédaigne le cadeau (trouvé mystérieusement sur la plage) de son pôpa : LE JumanjI. Qui joue encore au jeu de plateau, se demande Kevin (disons qu’il s’appelle Kevin) , une manette de PS1 à la main. Pfeuh.
Quand dans la nuit, le jeu de plateau tout pourri se transforme avec moult éclairs en jeu vidéo aux manettes de Super Nes, Kevin n’est nullement surpris, et décide de tenter le jeu, qui l’absorbe aussitôt.
On passera sur le fait que Kevin est un peu con (perso, quand une boîte en bois lance des éclairs, je suis pas tentée d’y fourrer mon nez, et puis quand je snobe un jeu vintage c’est pas pour brancher une Nintendo dont même mon grand cousin n’aurait plus voulu… un peu de cohérence les mecs).

VINGT ANS PLUS TARD (notez l’originalité de cette intro ! Dans la salle nous étions tout retournés), donc MAINTENANT, on nous présente nos nouveaux héros.

“Fridge” est un gros footballer pas malin qui bolosse son ex-meilleur pote Spencer, geek maigrelet et pas “cool”, pour qu’il fasse ses devoirs.
Bethany est une très belle fille qui ne vit que pour Instagram.
Martha est une jolie fille aussi, mais comme elle ne le sait pas, elle est une victime.

OUF J’AVAIS PEUR QU’ON FASSE DANS LE CLICHE ME VOILÀ RASSURÉE !!

Ils font tous une connerie, sont punis par un vilain proviseur qui les force à ranger le sous-sol et les vieilles salles informatiques. Ils trouvent le Jumanji 2.0, qui n’a plus envie d’évoluer. Ils le branchent pour le lol, let les voilà absorbés à leur tour et transformés en personnages de jeu, correspondant à leurs choix.
ÉVIDEMMENT, le geek fragile a choisi Pr Bravestone (The Rock), le héros musclé.
ÉVIDEMMENT, la timide tombe sur Red Sonja, enfin Machine à Poil la Croqueuse d’Hommes.
Le gros musclé est devenu un intello trop petit et gourmand… et la fille populaire alors ?
Elle s’est trompée de personnage, et en choisissant Shelly, elle tombe donc dans le corps de Shelly… Alias Sheldon… alias Jack Black. La voilà donc homme, petit et grassouillet qui plus est.

Comment ça, y’a pas de réseau ?

Le gros musclé, enfin l’ex-gros musclé devenu gringalet est très jaloux de son pote, ex-gringalet devenu gros musclé, vous suivez ? Mais le temps que Shelly/Bethany soit traumatisé(e, du coup) par l’idée d’avoir un pénis, un PNJ vient leur expliquer la mission.
Jumanji est en danger, car le Méchant Méchant (prénom, nom de famille : Gros Méchant) a volé la pierre du Jaguar, indispensable à l’équilibre de l’univers, et si on ne la remet pas en place, c’est la fin du monde, tout ça.
Heureusement, PNJ malinou a re-volé la pierre, il suffit donc d’aller la recoller dans un jaguar en pierre de 20 mètres de haut. Easy peasy.
A l’aventure, compagnons !

Je ne vais pas vous détailler l’intégralité de la storyline, qui est simpliste, en mode PMT pour les vrais rôlistes (Porte-Monstre-Trésor, une dynamique venue du JDR papier qui fonctionne encore dans nombre de RPG vidéo).  Y’aura tout ce que vous attendiez, et peut-être même un peu plus. Je vous le laisse quand même.
Alors on en pense quoi, de cette nouvelle mouture ? Plutôt du bien, en fait.
On rigole de bon coeur devant les mésaventures gentillettes de nos anti-héros et de leur méconnaissance du jeu vidéo. On apprécie les blagues de geeks. On se moque du méchant, ridicule comme un Jafar chez Disney.

On ne tremble pas vraiment, ça non, à moins d’avoir 6 ans.
On enfonce un peu de portes ouvertes avec évidemment les grandes leçons sur l’amitié et la vie, le sens du sacrifice et de l’honneur. On note même une jolie surprise avec le personnage de Bethany, bien moins bête qu’elle n’en a l’air, et ça fait plaisir de découvrir qu’on ne reste pas sur l’acquis de base. Tous les personnages évoluent, elle aussi, mais elle révèle surtout sa vraie nature : une fille gentille, qui aime partager. Un bon point, j’avais peur que le cliché “blondasse idiote” ne reste le même tout au long du film.

Ça court, ça grogne, ça vole.

On est partis en mode full film d’action, les fx sont omniprésents, les animaux sont tous énormes et sadiques, les méchants ont des motos et des lance-flammes, ils sont gros, méchants, grimaçants et sales, ça vrille dans tous les sens, mais ça se tient. Les décors sont top, les p’tits clins d’oeil sont chouki (on a Tomb Raider, on a Indiana Jones, on a Prince of Persia, on a même Jumanji premier du nom, mais rien de trop lourdingue, ouf ! J’avais peur du larmoyant hommage à Robin Williams ou à des redites en mode regardez nous aussi on est fans winkwink). On a le cliché du hangar rempli de véhicules au milieu de la jungle, la piste bordée de lanternes en flammes… On a 30 ans de jeux vidéo dans la tronche, et sincèrement ça fait plaisir. Autant de trucs à montrer à nos petits frères (à nos enfants ?) en rentrant à la maison.

Du coup, geek d’hier et d’aujourd’hui, on se laisse aller dans une histoire franchement linéaire et sans rebondissements particuliers, mais drôles, tout simplement drôles.
Un vrai film familial marrant, pas lourdingue, pas gnangan, pas moralisateur pleurniche, ça devient de plus en plus rare. On arrive même à une fin téléphonée, mais sans trop de violons.

Je m’attendais à du creux, j’ai eu du gentil et du drôle. Un gros bon point pour ce Jumanji qui rafraîchit le premier sans le piétiner. Bravo, les gars, j’ai été surprise!

Jumanji: Bienvenue dans la Jungle

de Jake Kasdan

avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Har, Karen Gillan, Bobby Cannavale

Sony Pictures / Columbia Pictures

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