Final Fantasy – Advent Children

La littérature a le Seigneur des Anneaux.

Le cinéma a Retour vers le Futur.

Le jeu vidéo a Final Fantasy, un monument qui, malgré certains épisodes en deçà de la qualité espérée, reste une franchise capable d’étonner visuellement à chaque opus et un scénario…qui peut être vraiment très variable. Bon heureusement pour Square Enix, la rentabilité est toujours là.

En 2001, la société Square a eu l’idée de faire un film entièrement en image de synthèse avec le nom de sa célèbre série de jeux. La suite on la connait :

Échec financier => faillite de Square => Fusion avec Enix (la société concurrente)

Alors, lorsque sort un nouveau film basé sur Final Fantasy, de surcroît sur le 7ème jeu, les fans de la première heure avaient sorti les armes, prêt à déclencher une insurrection en cas de nouvel affront.

Sachant que ce film n’est pas une redite du jeu, on peut déjà pousser un « ouf » de soulagement et reposer notre masamune sur son socle. En effet, il s’agit d’une sorte de suite qui apporte ou plutôt est censé apporter de la matière.

La copie que j’ai regardée est de 2007, elle n’inclue donc pas les 30 minutes rajoutées en 2009, en même 1h30 c’est déjà pas mal à regarder et à commenter. Allons-y chers lecteurs !

Encore un affrontement Cloud vs Sephiroth ?

Cloud Strife, ex-SOLDAT, décide de s’isoler de ses anciens compagnons pour lutter contre les souvenirs de son passé, seul. Cependant, quand il se fait attaquer par le gang de Kadaj, Loz, et Yazoo, qui recherchent leur “Mère” pour commencer leur “Réunion”, Cloud va devoir plus que jamais affronter les souvenirs qui le tourmentent.

L’affiche parle vraiment d’elle-même, l’histoire devrait normalement nous entraîner dans un nouveau duel Cloud vs Sephiroth. Pourtant cela n’annonce aucun ennui quand on connait les deux gars.

Dès le début, Square Enix nous annonce la couleur : ce film est dédié à ceux qui ont aimé l’univers de Final Fantasy VII. En gros chers fans, la société vous fait un magnifique cadeau. Enfin, un cadeau qu’il s’agit tout de même de rentabiliser donc autant faire en sorte que ceux qui n’ont jamais mis la main sur ce jeu puissent tout de même voir le film sans être totalement largués…bien joué, mais non. Non, non et encore non. Les références au jeu sont bien trop nombreuses pour qu’un simple spectateur puisse les remarquer. On nous explique que la Shinra créait de l’électricité en exploitant la rivière de la Vie, qu’une créature maléfique appelée Jenova s’est écrasée sur la planète et souhaitait tout détruire et que Sephiroth, le plus puissant guerrier de la société, voulait également réduire le monde en cendres. Beaucoup trop d’informations à résumer pour faire un ensemble cohérent. Un novice de cet univers prendra Aerith pour un fantôme badass ; Sephiroth, la 2ème transformation d’un des ennemis  et Cloud pour un héros torturé, mais avec une grande bonté… Bon d’accord sur ce dernier point, il aura raison.

Toutefois, nous découvrons tous une nouvelle information : suite à la défaite de Sephiroth, une mystérieuse maladie mortelle appelée Geostigma est apparue, l’autre ennemi qui devrait être vaincu en temps voulu, à n’en pas douter.

Même si le grand ennemi (caché) est Sephiroth, pendant une bonne partie du film c’est un trio tout droit sorti de la fashion week du Gold Saucer qu’affronteront les héros. Ainsi Kadaj, Yazoo et Loz sont les motards rebelles que l’on va devoir supporter durant tout le film. Cependant, même s’ils sont frères, on voit tout de suite qu’il y a une hiérarchie et que seul Kadaj donne les ordres. École des Sbires, Université du Mal, je dis ça je ne dis rien.

Les Fashion victims de Midgard (de gauche à droite : Yazoo, Kadaj et Loz)

Je soupçonne que Loz soit le plus gros rebelle du groupe, car il a les cheveux assez courts (et gominé) tandis que les deux autres arborent une magnifique chevelure à la Sephiroth. Il est certain que Frank Provost adorerait les coiffer et nous faire de la publicité pour ses shampoings enrichis en vitamine E. Outre leur caractéristique capillaire, il fallait évidemment trouver un autre moyen pour les démarquer vraiment. Leur mentalité ? Elle est proche d’un ado prépubère vu qu’ils n’arrêtent pas de dire « maman, maman, maman », donc  ce n’est pas ça. Leur tenue ? Que du cuir qui met bien en valeur leurs pectoraux. Ah mais oui, les armes ! Résumons vite :

Loz = Une sorte de poing énergétique (un grand classique)

Yazoo = Un pistolet avec une vague forme d’épée (joli visuellement, mais rien ne vaut un bon vieux 44 magnum)

Kadaj = Un katana à double lame (pas mal pour trancher le saucisson)

Logiquement avec un tel équipement, nos pieds nickelés devraient être capables de tataner du héros en toute tranquillité. Le premier affrontement avec Cloud montre leur suprématie face à lui. D’ailleurs, mention spéciale pour ses lunettes qui amortissement une balle qu’il aurait dû prendre entre les deux yeux. Artefact très utile, mais malheureusement à usage unique.

Après ce combat, Cloud va rendre visite à de « vieux amis », en l’occurrence Rufus Shinra (fils de et président de la Shinra Corp), Reno (alias le boulet de service) et Rude (alias l’homme en costume-cravate).

Oh ? Kalm ? La ferme des chocobos ? On peut y faire un tour ?

Le PDG sait déjà que Cloud a été attaqué par les 3 frères (non pas les Inconnus !) vu qu’il a sans doute été prévenu par Kadaj lui-même. Grosso modo, Cloud doit remettre les pendules à l’heure aux 3 gredins. Un classique, mais on se doutait que Square Enix n’allait pas faire dans le surprenant.

Les combats ne sont cependant pas uniquement masculins et Tifa permet aux féministes de clamer haut et fort que les femmes peuvent porter la culotte. Je ne leur donne absolument pas tort vu ce que subit ce pauvre Loz. Pour un peu je pourrais presque en avoir pitié. Presque. Mais vu que je suis un grand sadique, tout ça est bien mérité. Son supplice aurait dû durer beaucoup plus longtemps…du genre se faire botter le cul ad vitam æternam à grands coups de bottines taille 47 (je précise que Tifa n’a pas cette pointure, ses pieds ne sont pas des péniches). Par rapport à l’affrontement précédent, on voit que Tifa a mangé plus de lion que Cloud. Loz est KO… ou pas. Une sympathique sonnerie de téléphone, que tout fan de Final Fantasy VII aura reconnue, fait réapparaître tranquillement Loz. En deux secondes tout est réglé, il met Tifa à terre et gagne un joli pack de materias offert par la Maison Strife. Grâce à ce joli cadeau, Kadaj, Yazoo et Loz peuvent compléter leur tenue pour qu’elle soit encore plus fashion. Dorénavant, on peut les considérer soit comme des lampions humains, soit comme des sapins de Noël. C’est sûrement la classe dans les soirées jet set de Costa Del Sol mais vu que Midgard est totalement en ruine, pas sûr que ça fasse fureur.

Même si le 2ème combat de Cloud se termine par la fuite de ce dernier (grâce à Vincent Valentine), il sauve au moins Marlène (une gamine…donc un truc énervant quoi) et permet de se ressaisir. Il passe ainsi du statut de résigné dépressif à celui de combattant, faut pas toucher à ses bouboules de Noël…ou bien à Tifa et aux enfants qu’il aide, c’est selon notre point de vue. Enfin, mention spéciale pour le placement de produit de la part de Square Enix puisque nous avons le droit à la lente chute jusqu’au fond de l’eau du téléphone de Cloud. Un Panasonic P900IV qui a l’air totalement résistant à l’eau contrairement à bon nombre de téléphones actuels.

Le combat final est une succession de différents combats. Tout d’abord Reno et Rude face à Loz et Yazoo. Puis l’ensemble de l’équipe de héros (constitué de Cloud, Tifa, Barret, Red XIII, Cait Sith, Vincent Valentine, Yuffie et Cid) face à l’invocation de Kadaj, à savoir un petit Bahamut. Toutes ces informations font que seul un fan ou un joueur, encore une fois, comprendra qui est qui. Pour un spectateur lambda, ça sera « un bon divertissement ». Une fois Bahamut à terre, il ne reste à Cloud qu’à tabasser sobrement Kadaj, seulement le coquinou ne va pas, bien évidemment, se laisser faire. Petite course-poursuite en moto, puis petit combat et…enfin le voici qu’il revient, lui, le seul, l’unique, le plus grand….Sephiroth.

La classe tout simplement

Sephiroth a beau être le personnage que l’on attendait avec impatience, il n’en demeure pas moins un ennemi trop sûr de lui, comme toujours. Bon en même temps, du temps où il travaillait pour la Shinra, il était le meilleur guerrier donc ça peut se comprendre. Rajoutons que le bougre possède une arme de 2m de long, une masamune, je parie qu’il doit complexer quelque part.

Les épées s’entrechoquent et provoquent d’innombrables dégâts, détruisant encore plus le réacteur  de la Shinra. Les combattants trouvent encore le temps pour tailler une bavette et se livrer à une joute verbale qui, heureusement pour nous, est éloignée d’un « c’est moi le meilleur nanananère ». Ainsi avec des « je vais t’offrir le désespoir », « je veux te voir me supplier » ou encore (histoire de mettre plus de pression) « ça ne dépend que de toi », Cloud est clairement surpassé. Malheureusement pour le petit Sephiroth, l’activation de la limite de Cloud (la célèbre Omnislash) sonne la fin de la récréation. Alors avec un « reste à ta place, dans les souvenirs », Cloud finit d’achever totalement le guerrier.

Nous avons notre Happy End. Les méchants sont battus, une pluie salvatrice permet aux malades du géostigma de guérir. Les références religieuses sont très nombreuses dans FF7, or il était plutôt étonnant que Cloud devienne une sorte de pasteur Mormon alors qu’il va soigner le dernier enfant malade, Denzel. Les mains jointes afin de prendre de l’eau, il bénit en Denzel et le guérit.

Avec Advent Children, Tetsuya Nomura nous permet de continuer l’aventure dans le monde qu’il a créé.

1h30 de film

3 combats majeurs de 2 minutes environ chacun.

1 combat épique de 35 minutes.

1 combat façon kamikaze de 40 secondes.

Les musiques sont à la hauteur des combats, mais après était-ce étonnant de la part de Nobuo Uematsu ? Épique et métal. De la musique symphonique associée à la brutalité froide de la guitare électrique et de la batterie, le meilleur des deux mondes dont le One Winged Angel est le point d’orgue magistral.

Mais on le sait tous, le mal ne risquait pas de gagner. Et pourtant, les héros sont bien malmenés et sans la loi des séries, Sephiroth aurait bien eu sa victoire. Ainsi, dans ce film, le Mal s’en sort avec les félicitations du jury.

Final Fantasy – Advent Children

de Tetsuya Nomura

scénario de Kazushige Nojima

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