LES METIERS DE LA MUSIQUE : Entretien avec Elo de Ellie Promotion

eMaginarock : Bonjour Elo, et merci de répondre à ces quelques questions. Commençons par le plus simple : peux-tu te présenter ?

Elo :  Bien le bonjour ! Je t’avoue que je ne suis pas forcément bonne pour parler de moi.
Je suis la créatrice d’Ellie Promotion, il s’agit d’une E.U.R.L qui fait de la promotion d’artistes mais aussi de l’édition musicale.
Plus simplement j’aide des groupes indépendants à se développer grâce à un super réseau de médias super cool comme le tien.
Je travaille aussi comme assistante label manager pour un label allemand du nom de Membran.  C’est complètement différent comme expérience mais cela me permet de travailler pour quelques artistes étrangers comme Will Calhoun, Crazy Town, Yuma Sun ou encore Dave Stewart pour en citer quelques uns.

eMaginarock : Comment en es-tu arrivée à ce travail de promotion musical ? Quelles études as-tu suivies,…

Elo :  T’es prêt ? Non parce que c’est long un peu, t’auras le droit de couper =D
J’ai commencé à m’intéresser aux groupes français grâce à ROCK ONE. J’étais complètement fan de groupes comme Sir Headache, Mary Has A gun, AtOmsk, Closer, Lyre, Borderline ou encore les débuts de BTM et As They Burn.  C’est devenu une véritable passion, je voulais être journaliste chez Rock One et du coup je suis rentrée en école de journalisme mais en 2011 le mag’ a coulé pour de multiples raisons.  Du coup j’ai fait mon premier stage chez MYROCK (en 2012) qui est géré par le même rédacteur en chef.  J’ai oublié d’en partir d’ailleurs… parfois on trouve encore ma plume au détour d’une page de live report…

Mon rêve d’enfant réalisé, il m’en fallait un autre. J’ai découvert le métier d’attaché de presse à l’âge de 16 ans grâce à Roger Weissier de Replica Promotion qui reste à ce jour mon plus grand modèle.
J’ai fait mon stage de fin d’étude en 2014 chez Verycords où je me suis occupée des précédents opus de Headcharger, ADX ou encore Anette Olzon, Tarja et Deep Purple un peu plus tard au Hellfest.  Une véritable belle expérience qui m’a donné le courage de lancer Ellie Promotion à la fin de mon BAC+3 en communication chef de projet en relations presses.
Et j’ai eu la chance de croiser le chemin de Wizzö, Frantic Machine et Blazing War Machine peu de temps après qui furent mes premiers groupes. Aujourd’hui on est une vingtaine.
En 2016 j’ai fait une formation complémentaire validant ainsi un autre BAC+3 en Production de Musiques Actuelles suivit d’une formation sur le droit d’auteur afin de devenir Editeur Musicale à la SACEM.

eMaginarock : Comment vois-tu le marché de la musique actuel ? Est-il, comme le livre, complètement saturé ? Et si oui comment t’y prends-tu pour que tes groupes se démarquent ?

Elo : Le marché de la musique est en pleine restructuration. Le visuel et le web ont pris une place bien plus importante que ce que tout le monde aurait pu penser. Aujourd’hui le visuel est tout aussi important que la musique, qu’une bonne bio, qu’être entouré du bon ingé son.
Les mœurs sont également en train de changer, la consommation de la musique elle même est très différente. Hors Metal, on n’achète plus autant de disques qu’avant et pourtant il y a le même nombre de vente chaque année… mais comme on ne peut pas tout acheter, forcément il y a moins de vente par artistes.
Je m’occupe aussi de groupe des années 80 comme OCEAN ou encore Still Square… dis toi qu’avant ils vendaient 20 000 copies contre un pressage à moins de 4K aujourd’hui pour OCEAN. Ça fait mal au cœur un peu, mais c’est comme ça maintenant.

Démarquer un artiste ça demande une mise place d’une stratégie et d’un rétroplanning assez ardu.  Très souvent ça foire d’ailleurs, c’est pas forcément facile de proposer un rétroplanning à des autoproductions parce que tu as toujours des contre temps ! Par contre il y a très clairement des styles de musiques qui sont pour des périodes de l’année. Des moments où c’est plus simple aussi. Des alliances qui sont tellement évidentes entre groupes et médias… vraiment chaque cas est différent.

eMaginarock : Combien de groupes as-tu actuellement en catalogue, et comment fais-tu pour tous les défendre ?

Elo : Je n’aime pas vraiment parler de catalogue dans la mesure où je travaille à la mission. J’ai la chance aujourd’hui d’avoir majoritairement des groupes qui reviennent avec des seconds disques mais que personne ne se trompe mes contrats ont une date de début mais aussi une date de fin. Au bout de 6 mois pour être exacte.
Actuellement on peut considérer que je m’occupe de 20 groupes mais contractuellement, en 2017 je m’occupe de 10 artistes.

eMaginarock : La composante d’organisation d’évènements est-elle vraiment importante dans ton travail ? Avec toutes les release party, les journées d’interviews,… cela doit être un peu complexe à gérer, non ?

Elo : En fait c’est tout l’intérêt de mon travail même.  Le but de la promotion est de faire connaître les groupes par tout moyens que ce soit, l’organisation d’événements devient donc une évidence pour la promo.  Ce n’est pas complexe, c’est un métier. C’est comme tout en fait, ça s’apprend, se détaille et s’améliore à chaque fois. Plus tu en fais et plus les choses deviennent simple en fait !

eMaginarock : Quel est ton dernier coup de cœur musical parmi les groupes que tu défends ? Et parmi ceux que tu ne défends pas ?

Elo :  THE DEFIBRILLATORS dans ce que je défends et WYLD dans ceux qui ne sont pas chez moi d’ailleurs on a un plateau au Dr FeelGood Les Halles le 6 mai et FAUT VENIR parce que ça va être trop bien :D

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