Alien : Covenant – Ridley Scott

Alien: Covenant est un film de science-fiction horrifique américain réalisé et co-produit par Ridley Scott, sorti en 2017. Il s’agit du sixième film de l’univers d’Alien et du troisième réalisé par Ridley Scott.

Première sortie : 11 mai 2017 (Brésil)
Réalisateur : Ridley Scott
Série de films : Alien
Scénario : John Logan, D.W. Harper
D’après l’œuvre originale de : Michael Green, Jack Paglen

 

L’affiche faisait tant rêver.

Comme pour la chronique précédente, je suis désolée mais ça va spoiler.
Pas vraiment le choix sur ce genre de film.

Après un flashback chiant et christique où on voir l’androïde David (Michael Fassbender) “rencontrer” son créateur Weyland et se voir offrir le choix de son prénom, on entame le vif du sujet.

Dix ans après les événements de Prometheus, le vaisseau colon Covenant traverse la galaxie pour une mission d’installation sur une nouvelle planète : Origae-6.

Un androïde, Walter (Michael Fassbender également) supervise la mission pendant que les membres de l’équipage et les colons sont en stase pour les 7 années de voyage restants, avec l’aide de l’intelligence artificielle du vaisseau, Mother.

Une tempête magnétique secoue le vaisseau, causant de violentes avaries et des pertes dans les membres de l’équipage réveillés d’urgence.
Ceux-ci, très perturbés par ce réveil brutal, réinvestissent leur vaisseau et les salles de contrôle tant bien que mal, pour réparer.  Mother repère alors une étrange fréquence : une vieille chanson de rock’n’roll humain, émise d’une planète toute proche, pourtant jusque-là inconnue… Surprise : elle est habitable !
Encore bouleversé par la mort de son prédécesseur, poussé par l’enthousiasme d’un équipage peu motivé à se rendormir pour 7 ans dans un vaisseau ébréché, le nouveau capitaine, chrétien fervent, décide de dévier la mission vers cette planète salvatrice.

Ho, la mauvaise idée. (Ca vous étonne ?).
A peine arrivés sur le bouzin, deux des membres de l’équipages sont infectés par un spore chelou qui les fait baver du sang et exploser un brin, relâchant – surprîse petit coquinous -des xénomorphes roses particulièrement vicelards.
Perdant tout contact avec leur vaisseau-mère, les survivants paniquent, courent dans tous les sens, se font cramer la gueule, Walter perd une main dans un face-à-face à l’acide.

 

Il est si beau.

Une fusée d’alarme déchire le ciel. Et là, surgit face au vent, sans cheval blanc mais avec un joli poncho, le justicier de tous les temps : DAVID. Oui, David, l’androïde taré de Prometheus. Les cheveux longs,  mal rasé, l’air ténébreux, le bellâtre emmène la petite troupe dans une IMMENSE CITE NECROPOLE – très visiblement la capitale des Ingénieurs, mais jonchée de cadavres façon Pompéii trop cuit – que bien sûr aucun de leurs radars ultra-sophistiqués n’avaient repéré comme piste d’atterrissage sympa… et leur propose le gîte et le couvert en toute décontraction.

Walter s’interroge. Qui est donc cet androïde-clone qu’il trouve si différent de lui ?
Danny, la mécano boyish, s’interroge : c’est quoi ce bordel ?
Le capitaine mystique, s’interroge : et Dieu dans tout ça ?
Le public s’interroge : pourquoi tout le monde est cané dans cette cité à la con ? Y’a qu’une cité sur cette planète ? Sont pas un peu cons ces Ingénieurs ?
Le scénariste s’interroge : j’avais pas dit que j’allais donner des réponses ? Bah, on s’en fout non ?
Alors que chacun vaque à ses petites occupations en faisant des groupes de 1 comme dans un bon gros film d’horreur des familles, un alien rose se balade dans le coin, et décapite gaiement une des bitos.

David, lui, dévoile petit à petit son histoire depuis la dernière fois. Elisabeth Shaw l’a réparé (heu on se demande bien avec quoi vu qu’ils s’étaient barrés dans un vaisseau Ingénieur et qu’il n’avait plus que sa tête mais bon, passons hein). Du coup, pour la remercier car il l’aimait d’amour sincère, l’androïde primesautier a fait des expériences sur elle… et sur l’intégralité de la planète. Ayant balancé la source alien sur la population qui n’y a pas survécu, il a testé un à un tous les hybrides possibles et imaginables de xénomorphes en attendant un hôte qui lui plairait. Le capitaine, par exemple. Du coup, houp, zou, alors que quelques années plus tard, l’alien mettra des jours à se développer, là en dix minutes on a le bon gros xéno adulte de 2m50 prêt à arracher des têtes.
Du coup c’est ce qu’il fait, hein, le fripon. Greuh (enfin kriiissssss), splatch, pschiiiii, aaaaargh. (Je fais vachement bien le jet d’acide, non ?)

Walter, outré de la démence de son alter-ego, décide de lui dégommer la tronche le temps que les autres arrivent à s’enfuir.

Ca va trancher, chérie.

Attaque d’alien, greuh greuh, explosions pif paf pouf baston, youpi presque happy end, plot twist (qu’on avait tous grillé depuis au moins une demi heure) : c’est le méchant David, et non le gentil Walter, qui est monté à bord de Convenant et compte bien inoculer de xénomorphes toute la colonie ! Le salaud. Fin.

Bon. Il serait totalement injuste de ne pas vous dire que le film est magnifique, plus beau d’ailleurs que Prometheus, avec des décors extraordinaires et une photographie impeccable.
La musique surfe sur l’inspi des années 80, ça vous fait vibrer de nostalgie… Ça promettait du grand.
Mais les promesses non tenues, c’est bien vilain, et là ça fait deux fois de trop.

Ridley Scott avait bien senti, avec Prometheus, qu’il avait quelque peu déconné et que ses fans avaient un goût amer dans la bouche. Il a dû vouloir rattraper le coup en nous offrant, dans Covenant, des aliens. Plein. Plus rapide, plus dégueu, plus baveux, plus sadiques, plus sanglants. Une Ripley bis , voire te (très bonne actrice d’ailleurs, mais bon voilà l’ersatz de rôle). Un androïde plein de questions existentielles. Comme Bishop. C’est fou.
C’est bien, c’est gentil de vouloir faire des clins d’oeil aux fans. Mais avec un scénario, c’eût été mieux.

On n’a au AUCUNE des réponses qu’on voulait. D’où viennent les Ingénieurs ? Nada. Pourquoi ils ont créé les Aliens, alors que c’est dangereux pour eux aussi ? Nope. Pourquoi ils ont créé les humains, puis voulu les détruire ? Pffft. Pourquoi on voit David répandre le virus à la cool, mais qu’après on retrouve son vaisseau écrasé ? No lo sé. Comment on passe d’un androïde dans un vaisseau colon humain avec 2000 colons et des foetus infectables, à un vaisseau Ingénieur sur une planète désertique avec la soute remplie d’oeufs aliens ? Dans ton cul la réponse.

J’en ai encore, je vous en mets un peu plus ?

Enfin, si, en fait, on en a UNE. Quelque part, ça tombe bien, car c’est peut-être ce qui m’avait le plus gonflée dans le premier opus : on sait à présent pourquoi David est un malade mental.
Son créateur avait voulu lui laisser un libre arbitre, un sens de la création, dont il a évidemment fait n’importe quoi. Fonctions qui ont bien sûr été supprimées par la suite…. ha bon ? Mais pourquoi, puisque David et ses potos ne sont jamais revenus de mission, personne ne savait que c’était en grande partie sa faute, pas vrai ?
Pourtant, les mecs qui ont racheté les actions Weyland ont fait des androïdes plus gentils. Des Walter. Okay. Ca nous fait une belle jambe en fait.
En gros, les deux films reposent sur une erreur de conception d’un putain de droïde qui a voulu jouer à Panoramix. (Panoramix, le droïde. Elle n’est pas de moi, je ne veux pas m’attribuer un succès que je ne mérite pas).

L’idée que tout soit la création délirante d’un androïde psychopathe enlève toute sa saveur à l’étrangeté du monstre. Non seulement on est déçu, mais on risquerait presque d’être dégoûté….
Quel gâchis.

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