From Glory Towards Void – Lutece

glory-towards-void-luiteceQuoi de nouveau dans le Black Metal en France ? Allons donc voir du côté de chez Lutece ! Mais non, pas la ville voyons ! Le groupe !! Nous avons donc au programme un nouveau line-up, quelques bons concerts en prévision et un troisième album pour promouvoir le tout. Quelques années après Our Ashes Blown Away, sorti en 2012, découvrons ensemble From Glory Towards Void leur dernière production.

Globalement les dix titres de l’album s’enchainent sans grand mal et chacun propose une rythmique particulière ou une ambiance propre, une sorte de mélange parfait de Black traditionnel et de Metal Pagan flirtant avec le Mélodique, du fait nous n’avons pas du tout la sensation d’écouter dix fois les mêmes morceaux, ce qui arrive parfois dans certains albums du genre. Au contraire nous sommes immergés au milieu des instruments qui nous entourent, nous enveloppant de leur force des plus mystérieuses au fur et à mesure des titres. Les compositions sont complexes et les riffs techniques, réellement travaillées et maitrisées, le chant guttural de Hesgaroth est cuisiné aux p’tits oignons. On ressent parfois que l’ambiance de From Glory Towards Void est inspiré par la scène Black/Mélo Nordiste, dans la même lignée énervée que Amon Amarth, Arch Enemy, Dark Tranquility et consorts. J’ai donc entre les mains un album de Pagan Black Metal maitrisé et menant le groupe à son apogée. Je vous dis ça, parce qu’en principe je ne suis pas fan de Black Metal et Lutece est l’un des seuls rares groupes qui me réconcilie avec le style.

Tout commence par une ambiance lourde, une atmosphère sanglante, des riffs sombres de plus en plus obscurs mais tout aussi structurés et dynamiques. Nous sommes bien sur un album de Lutece ! La double pédale s’impose naturellement sur Let the Carnyx Sound Again et les blasts précis et les coups de cymbales asservis de Kraftum défilent telles des éclats d’épées sur un chant Black, sombre et puissant. Le deuxième morceau est plus dynamique et les deux p’tits nouveaux du combo, chauffés à bloc, envoient étonnement du lourd, du très très lourd ! Denosdrakkh & Aslagën sont vraisemblablement des guitaristes expérimentés qui sauront faire leur place au sein du groupe dans le long terme, du moins c’est ce que je leur souhaite. Melted Flesh laisse ainsi place à The Venom Within qui présente des rythmiques plus variées, des riffs toujours aussi sombres en harmonie parfaite avec les lignes de chant, maitrisées et puissantes de notre cher Hesgaroth. Un morceau fort par son ascension musicale incessante vers une composition de qualité, semblable à Labyrinth of Souls dans lequel on retrouve un rythme plus mélancolique avec des riffs plus rapides, appuyée par une consonance Doom et des grawls foncièrement maitrisés qui reposent naturellement sur l’ensemble des instruments.

Après cette courte trêve neurasthénique, nous arrivons à Architects of Doom, une compo structurée et plus dynamique que la précédente, avec quelques riffs soutenus dans les aigus, idéalement intégrés dans le morceau. La double pédale de Kraftum vient appuyer la voix du chanteur sur le titre éponyme de l’album, From Glory Towards Void, à travers les guitares plus rapides qui frôleraient presque le style Heavy, et qui font écho aux ténébreuses lignes de basse de Vaahrn qui seront moins présentes dans le morceau suivant, qui laisse place à une ambiance plus Mélodique fidèle à la Horde. Les derniers morceaux intitulés The Dance of Rolling Heads, The Last Standing Flag, Living My Funeral font office de somptueux tableaux musicaux profonds et obscurs qui viendront clôturer l’album, en mettant en valeur les guitares qui se font une joie de donner le ton en imposant des rythmes tantôt calmes, tantôt énervés en total raccord avec une batterie emplie de frénésie qui semble ne jamais vouloir s’arrêter, soutenues par un chant guttural de haut niveau. What Lies Beyond fermera définitivement la tracklist, s’orientant vers une allure plus Mélodique et posée que l’on trouvera en fin de morceau.

En conclusion, From Glory Towards Void est donc bel et bien une production propre au groupe, parfaitement finalisée par la Horde (on retrouve Lasse Lammert derrière les manettes, qui s’est occupé, entres autres de Gloryhammer, Svartsot, Alestorm…), qui continue d’avancer contre vents et marées, avec force et passion dans les limbes métalliques et qu’il faut suivre, assurément !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *