The Golden Age – Woodkid

woodkidthegoldenageWoodkid, de son vrai nom Yoann Lemoine, est un de ces Français qui ont réussi à faire reconnaître leur art par delà l’Atlantique en réalisant notamment des clips pour des stars de dimension internationale telles Lana Del Rey, Moby ou Rihanna. Il n’est pas que réalisateur et graphiste, mais également musicien et a su faire entendre sa voix au travers de compositions telles Run Boy Run ou Iron qui se retrouvent ici reprises. D’autres de ses œuvres, comme l’émouvant Brooklyn, n’ont pas trouvé leur place dans ce que je qualifierai d’épopée symphonique quand je parle de ce premier album intitulé The Golden Age.

Un autre réalisateur de clips et de cinéma du nom de Michel Gondry ne s’est d’ailleurs pas trompé sur la dimension imaginaire et les ressources de cet artiste en utilisant son titre I love you dans la bande-annonce de sa toute récente adaptation de L’écume des jours de Boris Vian. L’album s’ouvre doucement sur The Golden Age et la voix de Woodkid que d’aucuns pourraient rapprocher de celle d’Anthony and the Johnsons. Personne n’est responsable de sa voix, pas plus que de ses autres caractéristiques physiques, il n’est pas délibéré de la part de Woodkid d’imiter un autre artiste de talent dont il n’a pas exactement la tessiture ni la maîtrise des vibratos lancinants, car leurs univers différent.

Nous sommes ici dans une œuvre plus symphonique, car passés les premières mesures et le chant initial, le rythme s’emballe, les percussions prennent le pas et leur présence va ponctuer durablement la plupart des quatorze morceaux de cet album. Le compositeur a su s’entourer des instrumentistes et des choristes des plus prestigieux ensembles du moment pour restituer un univers à la fois inquiétant et libérateur. Nous sommes dans un mode épique et Woodkid a essayé de rendre cohérents entre eux les différents morceaux en nous racontant, du moins c’est mon interprétation, le passage à l’âge adulte d’un jeune garçon, tout cela sous le regard à la fois inquiet et émerveillé d’un père qui l’encourage à ne pas perdre son imaginaire même s’il est confronté à la réalité des adultes.

Woodkid a réalisé les clips de trois des principaux mouvements de cet album : Run Boy Run, I love you et Iron. Ces clips finiront de vous convaincre de la nature épique de cette œuvre d’une grande richesse où nous passons d’une cavalcade frénétique à une balade nostalgique pour replonger dans un cri d’amour et de combat. Un album dont les ambiances sont variées et pourtant se complètent si parfaitement comme les moments d’une vie passant du paisible à l’éprouvant, jusqu’à la fin. Après nous avoir fait passer par toutes les émotions qu’offrent l’orchestre et les chœurs, c’est sur un roulement de tambour lourd de menaces et de nostalgie que se clôt ce superbe album qui est pour moi une belle découverte.

The Golden Age
Woodkid
Green United Music
2013

13,99 €

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