Lillie : F-65 – Saint Vitus

Les plus jeunes ne doivent pas savoir ce que représente Saint Vitus pour la scène doom et certains des fans de la première heure doivent avoir remisé leurs perfectos, leurs bandanas et leurs vestes à patchs. Pourtant, ce groupe américain est le précurseur de toute la scène du metal lourd, pesant, épais et distordu.

Il suffit d’écouter les riffs de The Bleeding Ground pour comprendre quel effet produit cette musique sur l’auditeur. Ecrasé, emporté, transbahuté, il ne peut que se laisser dériver sur ce long fleuve tranquille qui puise aux sources de Black Sabbath : Vertigo, The Waste Of Time, même si, depuis leurs débuts, les musiciens ont dépassé cette simple association. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter l’épais Let Them Fall qui met un temps infini à nous laisser atterrir ou le pesant Dependence. Dix-sept ans après son dernier album, Die Healing, Saint Vitus joue du metal comme s’il n’avait jamais arrêté, reprenant son ouvrage là où il l’avait laissé, sans se soucier ni des modes, ni des courants, ni des critiques.

Et l’on peut dire qu’en ce vingt-et-unième siècle où chacun se dévoile sans accepter d’être jugé, c’est déjà une victoire. Un retour inespéré et réussi qui ravira les amateurs de doom et montrera aux plus jeunes ce qu’un groupe de cette trempe peut encore offrir à un moment où certains groupes du genre se sont réellement enlisés à force de vouloir devenir plus lourd que son voisin.

Saint Vitus
Lillie : F-65
Season Of Mist
2012

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