Plaisir déchaîné – Demonica T1 – Larissa Ione

Certains diront : encore une série de bit-lit signée Milady. D’autres se réjouiront de retrouver une nouvelle héroïne pour satisfaire leur penchant pour la lecture. Un fascicule présentant un extrait de ce premier tome était même donné sur le stand Bit-Lit du Salon du Livre de Paris, ce qui laisse à penser que cette nouvelle saga va être l’un des phares de la littérature de crocs en 2012. Plongée dans l’univers de Larissa Ione.

La couverture est cette fois signée Stefan Hilden, ce qui change des habitudes de Milady. Sensuelle, elle va chercher avant tout à convaincre les lectrices de se jeter sur ce roman. Sur moi cela n’a pas eu l’effet escompté, même si l’ensemble est fort esthétique. La présentation de l’éditeur, fort classique, donne toutefois envie d’en apprendre plus :

Il est un endroit où l’extase peut vous coûter la vie.
Tayla Mancuso est tueuse de démons. Mais sa vie bascule le jour où elle se réveille, grièvement blessée, dans un hôpital peu commun. Eidolon, le chirurgien qui lui sauve la vie est un incube et, malgré la haine qu’elle voue à son espèce, la jeune femme ne peut résister à ses charmes…
Tayla est alors confrontée à un terrible dilemme : trahir les siens ou l’homme qui la fait se consumer de désir ?
Mais la séduisante tueuse n’est pas la seule à être en émoi. Et la fascination d’Eidolon pour cette ennemie jurée pourrait bien coûter la vie au démon.
D’autant qu’il ne devrait pas perdre son temps avec une humaine : la folie va l’emporter s’il ne trouve pas une compagne démoniaque au plus vite. Eidolon pourrait-il oser l’impensable et s’offrir corps et âme à la tueuse ?

Je vous préviens de suite : pour aimer ce roman, il faut aimer le sexe cru et dépouillé de toute rationalité. Personnellement j’ai un peu de mal avec ce concept, car je réfère une bonne histoire où le sexe peut entrer, mais sans devenir le leitmotiv complet de l’évolution à la fois des personnages et du scénario. Or ici nous n’avons que cela et c’est finalement un peu triste.

Car Larissa Ione nous propose une histoire finalement assez classique, mais non dépourvue d’intérêt. Les deux personnages centraux, Tayla et Eidolon, même s’ils peuvent sembler étranges par certains de leurs aspects, restent assez intéressants à suivre dans leur complexité. Mais dès lors qu’ils commencent à se jeter l’un sur l’autre cela perd tout intérêt. Le scénario n’est pas non plus inintéressant même s’il rappelle tout de même quelques autres titres du genre, mais il se retrouve totalement occulté par une sexualité et une vulgarité assez désagréable.

Là où cela me gêne le plus, c’est que la bit-lit est généralement lu par un public entre 15 et 35 ans (moyenne bien entendu) et que proposer à la tranche des 15-18 ans des scènes de sexe aussi crues et dépourvues de tout affect autre qu’une attirance magique n’est pas forcément le bon moyen de leur expliquer la sexualité. Je discutais récemment avec une personne travaillant dans le domaine du sexe qui me disait qu’en matière d’éducation sexuelle les garçons avaient le cinéma et les filles la littérature. Étant donné que dans les deux les « chatte », « bite », « couilles » fleurissent et que le sexe devient une sorte de passage obligé pour réussir et qu’il est surtout dépourvu d’affects, je commence à dire que nous préparons des générations qui vivront une sexualité étrange…

Au-delà de ça la traduction d’Anne-Virginie Tarall n’est pas de mauvaise qualité même si de nombreuses coquilles sont à déplorer. Le style de Larissa Ione va à l’essentiel, sans prendre le temps de développer des fioritures, ce qui n’est pas forcément un mal…

Plaisir déchaîné ne restera pas dans ma mémoire, autrement que comme un Succubus Blues de nettement moins bonne qualité. Personnellement le sexe pour le sexe sans réel intérêt scénaristique ne me passionne pas et la surenchère proposée par l’auteure n’a pas su me convaincre du bien-fondé de son roman, voire de sa série, je vous en dirais plus si je lis le second tome…

Plaisir déchaîné
Demonica T1
Larissa Ione
Milady
Couverture de Stefan Hilden
Traduction d’Anne-Virginie Tarall

8,70 €

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