Le Concile de Fer – China Miéville

China Miéville fait partie de ces auteurs anglo-saxons qui connaissent un impressionnant succès autour du monde à chacune de leurs sorties. Le dernier roman de celui-ci publié chez Fleuve Noir, The City & The City, est un des grands succès critiques de 2011. C’est cette fois avec la réédition en poche chez Pocket de l’un de ses autres titres phares qu’il revient. Le Concile de Fer, roman de fantasy surprenant, atypique, passionnant…

La couverture de Marko Tardito ne m’a absolument pas séduit. En effet je la trouve assez disgracieuse et elle n’a pas su me faire entrer dans le roman, ce que j’ai trouvé fort dommage. J’ai largement préféré, visuellement, celle du grand format Fleuve Noir, plus ancrée dans le far-west mais aussi plus étonnante. Alors que cette version m’a finalement semblée bien fade…

La révolution gronde aux portes de Nouvelle-Crobuzon. Le gouvernement se fait de plus en plus répressif, l’économie est en plein chaos, et les habitants sont à bout. Bientôt, un complot est mené pour assassiner le maire, protégé par la Milice aux pouvoirs surnaturels. Un groupe de rebelles décide de trouver le maître des golems, Judas Bezalle, et le mystérieux Concile de Fer, un train mythique qui traverse les contrées désertiques loin de la ville. Seul ce dernier, dont l’existence semble tant effrayer le maire et ses sbires, pourra aider les révolutionnaires à prendre le contrôle de la cité.

Comme à son habitude, China Miéville ne s’embarrasse pas de préambule et nous balance dans son univers d’une seule poussée, sans prendre le temps de nous exposer quoi que ce soit. A nous de nous débrouiller pour nous y retrouver. Même si cela peut sembler rebutant dis de la sorte je peux vous assurer qu’un auteur qui ne prend pas de gants pour faire entrer le lecteur dans son imaginaire est un véritable plaisir. Pas de longues réflexions, simplement le plaisir de la découverte non déflorée par la volonté de bien faire d’un auteur scrupuleux. C’est d’ailleurs cela qui me plaît systématiquement de prime abord avec les écrits de cet auteur.

Le Concile de Fer a reçu, comme pratiquement toutes les productions de cet auteur, une valise de prix dont le Locus et le Arthur C. Clarke. Gage de qualité ? Je ne suis pas forcément un suiveur de prix littéraires mais pourtant je dois dire qu’une fois de plus ces récompenses sont amplement méritées. En effet le scénario proposé est purement et simplement génial, l’auteur joue avec les codes de la fantasy (mais Le Concile de Fer est-il réellement un roman de fantasy ?), avec les sentiments de son lecteur. Au-delà d’un imaginaire débridé (certains personnages de ce roman sont totalement loufoques et pourtant totalement crédibles) China Miéville nous propose une de ces aventures dont les lecteurs se souviennent longtemps après avoir refermé la couverture. Rares sont les auteurs capables de mêler autant d’aspects au sein d’un seul et même livre puisque pour moi Le Concile de Fer a la profondeur intellectuelle d’un Germinal alliée à la ferveur lectrice que peuvent me déclencher les plus grands romans de fantasy jamais parus. D’ailleurs ce roman entre sans difficultés dans ce classement…

La traduction de Nathalie Mège respecte parfaitement la plume de l’auteur et est d’une qualité proprement impressionnante. J’avais déjà découvert son travail sur China Miéville avec son autre roman cité plus haut mais une fois de plus elle est parvenu à m’emporter sans la moindre fausse note. Trop souvent nous nous retrouvons, lecteurs que nous sommes, avec des traductions de qualité moyennes gâchant ainsi une partie des qualités des textes. Ici Nathalie Mège nous rend la substantifique moelle de la plume de China Miéville et c’est aussi grâce à son travail que la sauce prend aussi bien, que l’on est aspiré dans le roman de cette manière…

Le Concile de Fer est un roman étonnant à plus d’un titre et le lecteur que je suis ne cesse d’être subjugué à chaque fois que je découvre les récits de cet auteur fort impressionnant. Une pléthore de prix pour ses écrits me semblent même trop peu au vu de leur qualité impressionnante. Je n’ai qu’une chose à dire : si vous aimez la fantasy inattendue, les récits qui vous prennent au débotté et aux tripes, qui vous emportent pour ne pas vous lâcher durant 700 pages,… alors jetez-vous sur cette version poche, vous ne le regretterez pas !

Le Concile de Fer
China Miéville
Couverture de Marko Tardito
Traduction de Nathalie Mège
Pocket

11,20 €

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