Rosemary’s baby – Ira Levin

Le roman d’Ira Levin, publié pour la première fois en 1967, avait vite connu un immense succès au point de figurer parmi les best-sellers. Ce classique de la littérature étrangère a bénéficié d’une nouvelle édition dans la collection Pavillons Poche de Robert Laffont en mai 2011, et bien leur en a pris ! Si vous ne connaissez pas Rosemary’s baby, voici l’occasion rêvée de vous y plonger mais prenez garde à ne pas perdre votre âme…

L’illustration de couverture est tirée de l’adaptation cinématographique réalisée par Roman Polanski en 1968 (un film que connaissent sans aucun doute les amateurs du cinéma américain indépendant). Rosemary Woodhouse est incarnée par Mia Farrow et Guy Woodhouse par John Cassavetes. Je dois dire, après avoir vu le film, que l’image choisie reflète un moment particulièrement angoissant et qu’elle est vraiment bienvenue. Accrochée désespérément au combiné, le regard paniqué, Rosemary passe un coup de téléphone crucial et on peut constater l’excellent jeu de l’actrice qui, sur une image seulement, nous laisse énormément d’impressions. Chapeau bas donc pour ce coup de maître !

La quatrième de couverture ne fait que nous annoncer la couleur, et peut-être même qu’elle dévoile un peu trop ce qui nous attend :

« Rosemary et Guy Woodhouse étaient ravis de l’occasion qui leur était donnée d’emménager dans un nouvel appartement, au Bramford, un des immeubles les plus anciens et les plus réputés de Manhattan. Pourtant leur ami Hutch les conjure de n’en rien faire ; il connaît l’histoire du Bramford et son passé sinistre : Adrien Marcato, qui y pratiquait la sorcellerie, les abominables soeurs Trench, ainsi qu’un nombre impressionnant d’accidents suspects et particulièrement atroces… Mais Rosemary et Guy ne sont pas superstitieux et n’ont pas de préjugés ; ils passent outre les avertissements de Hutch et s’installent au Bramford. Rosemary aménage l’appartement de ses rêves, accroche des rideaux, fait des projets pour meubler une chambre d’enfant, car elle espère bien avoir des enfants rapidement, même si Guy préfère attendre que sa carrière d’acteur soit mieux établie. Ils sont bientôt accueillis par Minnie et Roman Castevet, un couple de personnes âgées récemment endeuillées, dont l’appartement est rattaché au leur par une ancienne porte transformée en placard. Si Rosemary n’éprouve d’emblée que peu d’attirance pour ses nouveaux voisins, Guy, dont la carrière semble soudainement décoller, commence à leur rendre de fréquentes visites… »

Nous voici donc partis pour un récit horrifique et diabolique qui a dû faire trembler bien des femmes enceintes. Je dois dire que je n’ai pas été effrayée ou traumatisée bien que ce roman m’ait fait réfléchir. Certains passages m’ont plutôt dégoutée, mais dans le bon sens du terme : l’effet voulu par l’auteure est diablement efficace (c’est le cas de le dire !). Vous ne regarderez plus la viande rouge et les abats de la même façon… et vous ferez particulièrement attention à ne rien perdre !

Le style est tout à fait digne d’un classique, il est même excellent. L’intrigue est divinement bien menée et même si l’on se doute assez vite de la chute, le cheminement est incroyablement fin et précis. Tout est pensé jusque dans le moindre détail, ce qui nous réserve parfois quelques surprises.

Les Castevets, voisins de nos héros, sont au début sympathiques puis deviennent très vite agaçants jusqu’à être détestables. Quant à Guy, j’aurais plutôt tendance à le comparer à une anguille : il évite tous les accrochages et commet une trahison innommable vis-à-vis de son épouse. L’évolution de Rosemary est particulièrement bien réussie : de la gentille petite épouse un peu naïve, elle s’émancipe peu à peu de l’influence de son entourage proche – voire très proche. Elle incarne l’image de la femme des années 1960 : encore trop soumise mais avide d’indépendance. C’est une personne fondamentalement bonne qui se laisse trop facilement influencer. Peu à peu, elle découvre le pot-aux-roses et tout le talent d’Ira Levin est de la faire passer pour folle et paranoïaque jusqu’à la révélation ultime.

La scène finale est émouvante et incroyablement humaine : Rosemary s’adresse à son enfant en des termes extrêmement maternels et protecteurs qui ne laisseront pas indifférent. Certains hommes seront peut-être déroutés tandis que des femmes seront attendries : l’auteure fait appel à l’instinct maternel.

Vous pourrez trouver Rosemary’s baby dans le rayon Littérature étrangère ou Science-fiction de toute bonne librairie, alors un conseil : n’hésitez plus ! A noter également : Ira Levin a donné suite à l’histoire de Rosemary et de son enfant en 1997 sous le titre Le fils de Rosemary disponible dans la même collection.

Rosemary’s baby
Ira Levin
Pavillons poche
Robert Laffont
8,90 €

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