La cabane de l’aiguilleur – Robert Charles Wilson

Certains auteurs subliment la science-fiction par leurs écrits. C’est le cas de Robert Charles Wilson, auteur des excellents Spin et Axis qui voit son premier roman réédité chez Folio SF. La Cabane de l’aiguilleur est un de ces romans qui, durant une bonne centaine de pages, intriguent le lecteur qui ne sait plus vraiment dans quel genre littéraire il évolue. Surprenant dans son classicisme ce roman a su me prendre au débotté, ce qui est une excellente nouvelle car cela augmente mon plaisir de lecture…

La couverture est sombre, glauque, un peu comme l’ambiance du roman lui-même. Elle a su m’intriguer et me pousser à tourner la couverture pour entrer dans l’univers de cet auteur inimitable. La quatrième présente à merveille le scénario tout en préservant l’intrigue, ce que j’ai particulièrement apprécié.

À la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?

S’il est une chose que Robert Charles Wilson maîtrise, c’est bien son scénario. Il nous dépeint ici une amérique des années 30, ce qui dans une petite ville signifie puritanisme et faux-semblants. Les péripéties vécues par l’Os et Trav (dont on se demande rapidement si ce ne sont pas une seule et même personne à deux étapes différentes de leur vie…) sont totalement différentes et aussi prenantes l’une que l’autre. Je dois avouer, comme de nombreux lecteurs je pense, m’être plus attaché à Travis qui va voir sa vie sombrer dans un délire complet alors qu’il aurait pu avoir la stabilité. Et c’est la fameuse Anna Blaise qui va lui apporter ce « grain de folie » qui va faire basculer son existence et celle de sa petite amie.

Tout le début du roman est parvenu à me faire croire à un récit fantastique tant l’inquiétante Anna paraît vaporeuse et énigmatique. Mais bien vite la science-fiction revient sur le devant de la scène avec un final en apothéose que rien dans les prémices de l’histoire ne nous aurait laissé deviner.

Malgré tout le lecteur ressent assez facilement qu’il s’agit d’un récit de jeunesse de l’auteur. Le principal défaut est l’aspect facile de l’intrigue. L’Amérique des années 30 a déjà donné lieu à de nombreux romans de science-fiction et les ficelles principales font de ce roman une redite d’un style déjà bien établi. Toutefois il faut noter que l’auteur parvient parfaitement à brouiller les pistes scénaristiques en tentant de faire croire à un roman fantastique. Cet enchaînement aurait d’ailleurs donné un roman fort agréable… Les personnages sont eux aussi presque caricaturaux de l’époque mais l’auteur s’en tire très bien pour leur insuffler de la vie au fil des pages.

Car c’est cela qu’il faut retenir de ce roman, au-delà du plaisir de lecture que l’on y prend : Robert Charles Wilson nous offre des tranches de vie. Chaque personnage vit réellement son rôle dans le roman, va au bout des choses, les rendant particulièrement attachants. Le scénario est cohérent sans pour autant être exceptionnellement innovant. La Cabane de l’aiguilleur a su me surprendre, ce qui est assez rare pour un roman de jeunesse tel que celui-ci. A ceux qui ne connaissent pas l’auteur, je ne peux que leur en conseiller la lecture, les autres retrouveront sa patte dans les pages du livre…

La Cabane de l’aiguilleur
Robert Charles Wilson
Folio SF
6,80 €

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