Eternelle jeunesse – Thomas Riquet (dir.)

Alors que la maison d’édition Asgaard est encore toute jeune, l’une de ses premières parutions, Eternelle jeunesse, a été sélectionnée pour être l’anthologie officielle du festival Zone Franche Les mondes imaginaires 2011. Une anthologie consacrée à la jeunesse éternelle dirigée par Thomas Riquet qui en donne une présentation, ma foi, fort alléchante. Selon ses propres mots, « onze textes ont vu le jour, écrits par des plumes chevronnées, ou par d’autres, plus timides, mais tout aussi talentueuses ».

Avant de plonger dans ces univers divers et variés, quelques mots sur la couverture réalisée par Alödah. Je dois dire qu’elle me laisse quelque peu sceptique, en toute honnêteté. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi mais ce n’est pas le type de couverture qui me séduit d’un seul coup d’œil. Peut-être en raison de l’impression de « synthétisme » qu’elle me laisse ou peut-être que l’image elle-même ne me parle pas. A sa décharge, trouver une illustration qui correspond totalement au thème relève de l’exploit.

N’attendons pas plus longtemps pour découvrir ce qu’un même thème peut donner comme résultats.

La première nouvelle L’illusion noire de Julie Blanc serait le point de départ de ce vaste projet. Je m’empresse donc de découvrir ce texte et quelle ne fut ma surprise – ou mon déroutement ? – de découvrir certes une plume talentueuse et une belle histoire de science-fiction mais un thème qui se rapprocherait plus de la conception de la vie et de la mort que de l’éternelle jeunesse. A moins que le sens m’ait totalement échappé (ce qui n’est pas exclu), je n’ai toujours pas réussi à voir une allusion à la jeunesse si ce n’est en la personne même de l’héroïne. Je reste un peu sur ma fin mais je continue mon exploration comme toute bonne lectrice. Et me voilà plongée dans l’univers sombre mais génial de Peggy Van Peteghem avec son Strip-poker mortel. L’immersion est immédiate, c’est comme si je vivais l’action, que je voyais les décors clairement. L’ambiance y est, le ton également. Et la chute, si elle est prévisible, reste quand même agréable. Un très bon point pour cette nouvelle fantastique.

Petit passage par une nouvelle d’Elisabeth Ebory qui nous laisse un texte surprenant avec Le privilège des dieux. Située entre le polar et la science-fiction, vous suivrez avec curiosité une enquête étrange. Si je ne suis pas très amatrice de science-fiction, je dois dire que ce texte m’a assez plu, sans que cela soit non plus extatique. Mais les fans du genre y trouveront leur compte.

Vient ensuite un de mes textes préférés, celui d’Elodie Meste intitulé Sue3. Une vraie claque ! Quel régal ! Du charme, de la féminité mortellement séduisante à n’en plus savoir quoi faire, de la finesse dans les descriptions ainsi que dans le scénario, bref j’ai adoré. Autant vous le dire tout de suite : vous resterez sur votre fin, regrettant que ce soit, hélas, déjà fini. Vivement les prochains textes !

Les nouvelles suivantes me font extrêmement plaisir à ce stade de lecture. Enfin de la fantasy ! Julien d’Hem et son Livre du musicien se sont fait désirer. Si la forme m’a rappelé une scène d’un certain dessin animé de mon enfance (Fantasia), au final ce texte m’a paru abouti et réussi. Le plaisir se prolonge avec  Jean Millemann et sa contribution Issu de la glaise. Un style précis et fin qui fait réfléchir le lecteur à des problématiques actuelles. On y sent l’engagement de l’auteur et on se plait à imaginer côtoyer un golem. Ami(e)s de la nature et de l’environnement, ce texte vous séduira également !

Retour à de la science-fiction avec la nouvelle suivante, qui est le fruit de l’alliance de deux auteurs, Eris+Sandman, et qui nous plonge dans un univers futuriste où une Nouvelle Science est en vigueur. Ou comment résoudre le problème des retraites, en ces temps troubles. Trêve de plaisanterie : voici une création originale qui m’a séduite, surtout pour sa chute inattendue.

Les nouvelles suivantes m’ont particulièrement émue. D’un côté, Jean-Michel Calvez nous offre une Génération spontanée intrigante mais délicieuse, qui fait réfléchir du début à la fin. Inutile de préciser que le style y est et que la construction de l’histoire est minutieuse. De l’autre, avec Quand tu seras bien vieille, David Bry nous montre une autre facette de la jeunesse éternelle. Le revers de la médaille en quelques sortes. Et cela fait du bien, beaucoup de bien.

Lucie Chenu nous plonge dans un univers musical avec My Generation. Personnellement, j’ai regretté de ne pas être emportée plus que cela par les rythmes et d’avoir autant de lacunes musicales ! Je suis passée à côté de quelque chose mais c’est uniquement dû à moi.

Enfin, Vincent Mondiot pose une question que tous les adolescents que nous avons été se sont posé : Y a-t-il une vie après le lycée ? Ou comment se relever après des traumatismes, comment tourner la page, comment accepter ce que la vie nous offre ou nous enlève. Une belle nouvelle remplie d’émotions (à classer parmi celles qui m’ont émue) qui conclut à merveille cette anthologie.

Dans l’ensemble, cette anthologie me semble réussie dans le sens où chaque auteur a su montrer sa propre vision de la jeunesse éternelle. Des sensibilités propres, des styles différents mais complémentaires, voilà un défi bien relevé !

Eternelle Jeunesse
Thomas Riquet (dir.)
Asgaard
11,50 €

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